D’abord, le séisme de novembre 2000 qui a frappé la région, laissant derrière lui des centaines de sans-abris suite à l’effondrement partiel ou total de leurs demeures. Ensuite, la neige de janvier 2005 qui a endommagé des hectares d’arbres. Enfin, les incendies qui ont ravagé cette saison estivale, cette commune située dans une région montagneuse au relief accidenté, lesquel ont laissé des dégâts incommensurables évalués par la Direction de l’agriculture de Béjaïa à 28 millions de dinars. Ce sont donc au total 328 fellahs et 10 villages qui ont été touchés par ces incendies. L’olivier, cet arbre vénéré et adulé par la population comme on adule un saint, a subi des pertes énormes. Les services agricoles ont recensé 168 hectares de plantations d’oliviers détruits par les flammes. Si l’on s’en tient à cela, le figuier aussi n’a pas été épargné.
Cet arbre produit des figues fraîches consommables en fruits et des figues sèches consommables à court terme quand elles sont conditionnées, des produits du terroir labélisés et auxquels les autorités locales organisent chaque année une foire d’exposition pour faire connaître les différentes variétés et la saveur de chacune. En matière de perte, 50 hectares de figuiers ont été dévastés par le feu. Les arbres fruitiers malgré leur moindre importance, n’ont pas été épargnés par les brasiers. les autres dégâts qui ont été recensés, ont touché 2 hectares d’arbres fruitiers. Pour ce faire, pour les indemnisations des victimes, les services agricoles ont préconisé la mise en place des PPDRI, un Programme qui prendra en charge les actions collectives et les actions individuelles. Le secrétaire général de l’APC de Béni Maouche a trouvé ce dispositif lourd et trop bureaucratique en citant comme exemple un village qui a bénéficié d’un PPDRI il y a deux ans et, à ce jour, les projets tardent à être finalisés par des bénéficiaires dont la plupart sont illettrés et font face à une bureaucratie qui les renvoie d’un bureau à un autre. Le wali de Béjaïa dans son intervention a tranché pour l’assouplissement de la procédure d’indemnisation car trouvant que les fellahs qui ne vivent que des produits de la terre ont besoin des remboursements immédiats pour le renouvellement des effectifs arboricoles dans les délais raisonnables.
Pour cela, il a écarté l’idée du PPDRI pour déclarer le territoire touché par l’incendie comme zone sinistrée, ce qui permettra aux victimes d’avoir des aides directes puisées d’un fonds spécial sans passer par les différentes formalités bureaucratiques.
L. Beddar
