Forte demande en viande congelée

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Les prix des viandes sont si élevés qu’on les qualifierait parfois d’indécents. Le poulet déjà si cher avant le mois de carême n’entend pas descendre sous la barre des 280,00 DA le kilo. La viande de mouton, dont l’absence, nous dit-on, ne s’accommode pas de l’inévitable chorba, ne se vend à Aïn El Hammam qu’en cette période. Son coût contraste avec celui du mouton sur pied. Même si les fellahs se plaignent de brader leurs moutons au marché, au dessous de leur valeur, sa chair ne l’est pas pour autant. Les carcasses suspendues chez les bouchers, affichent fièrement les 650,00 DA le kilo. Ce qui n’est pas fait pour arranger les affaires des ménages à faibles revenus qui doivent tout de même passer le mois sacré avec le maximum de confort tout en veillant à éviter des dépenses excessives. Pour cela, il faut penser à joindre l’utile à l’agréable. Ainsi, bien que les boucheries vendant de la viande fraîche ne soient pas désertées, une bonne partie de la clientèle se rabat sur la viande congelée. Les prix affichés chez les uns sont sans commune mesure avec ceux des autres. Les petites bourses qui sacrifient leurs économies durant le mois sacré, font un effort pour améliorer le menu quotidien, en y adjoignant quelques bouts de viande, même s’il faut s’endetter un peu. La plus indiquée pour eux est sans conteste celle dont le prix grève le moins leur budget. Ainsi, pour 400,00 DA on se fait servir un kilo de viande de bœuf congelé qui reviendrait à 580,00 DA chez le boucher du coin. Le beefsteak est remplacé volontiers par le steak importé ou le haché en plaquettes qui a l’avantage d’être tendre bien que la saveur soit différente du produit du terroir. Le prix de l’un étant presque le double de l’autre, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche. Il reste, cependant, à veiller à ce que les vendeurs des produits congelés respectent la chaîne du froid pour que leurs établissements deviennent définitivement, les boucheries des pauvres.

A. O. T.

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