En effet, les deux tableaux magnifiquement imprimés qui portent le portrait du Rebelle et les photos des martyrs du Printemps noir avec en fond de toile “Le combat continue”, “Vérité sur l’assassinat de Lounès”, et bien sûr le titre d’une chanson de l’album, “Lettre ouverte à…” “Ma ulach tamazight ulach ulach”, sur une face et sur l’autre face le portrait de Dda Ali Zamoum devant la demeure où a été imprimée la déclaration du premier novembre à Ighil Imoula, son village natal, ont été installés au lieu et place de la stèle Matoub Lounès, laquelle a subi des dégradations, notamment son buste. Deux invitées exceptionnelles ont honoré cette inauguration : la mère de Lounès et la veuve de Ali Zamoum.
En effet, cette initiative a été prise tout d’abord par Dalil Makhloufi, dont de l’association Tagmats de Lyon, avec la participation de l’Association les Amis de Matoub Lounès de Tizi N’tletta représentée par son président Taleb Chemsdine. La découverte des deux tableaux a été accompagnée d’Aghuru du Rebelle avec un minute de silence à la mémoire des martyrs de la démocratie et du Printemps noir.
En marge de cette cérémonie, nous nous sommes approchés d’un des membres organisateurs et membre de la coordination du mouvement citoyen, M. Terrak Tahar. “J’assume tout ce que je dis. D’abord, nous déplorons l’attitude des élus locaux car ils ont refusé catégoriquement de nous aider et même essayé de bloquer cette restauration. Ils on refusé de mettre même à notre disposition un bus pour le transport”, nous a répondu ce dernier avec colère.
Et d’enchaîner : “Nous remercions l’Association Tagmats de Lyon et plus particulièrement Dalil Mekhloufi ainsi que la coordination du mouvement citoyen d’Ath Abdelmoumène pour leur contribution dans l’aboutissement de ce projet. Par ce geste, on dit à tous ceux que Lounès dérange même mort : nous sommes toujours là pour les causes justes car Lounès représente pour la génération actuelle un guide spirituel”.
De son côté Saïd Zourdani en sa qualité de vice-président de l’association Tagmats fondée par feu Ali Zamoum, pense que cette initiative est à mettre dans un registre des encouragements. “Feu Dda Ali a été membre fondateur de l’Association les Amis de Matoub Lounès ; il avait le même combat que Lounès. De son lit d’hôpital en 2004, il a donné son accord pour l’érection de la stèle. Nous avons contribué aujourd’hui symboliquement pour placer cette fresque qui porte les deux portraits. Même la veuve de Dda Ali a donné son accord. Nous disons aussi que Matoub et Ali Zamoum étaient unis pour le même combat”. Enfin, c’est Nna Aldjia qui a été très contente de revoir le portrait de son fils dominer ce lieu (l’intersection qui mène à Ighil Imoula). “Tant qu’il y aura des hommes comme tout ce bon monde, la vérité éclatera un jour sur l’assassinat de Lounès. On ne peut mettre un trait sur un combat juste mené par Lounès et les autres comme lui. Personne ne pourra rayer cette race d’hommes”, nous a-t-elle déclaré sur un fond d’optimisme sur l’aboutissement du procès du Rebelle. “Il est temps d’agir”, a-t-elle continué avant de quitter Tizi N’tletta où désormais les deux portraits accueilleront toute personne en visite dans cette région. “Je remercie tous les présents, les membres de la Fondation Lounès Matoub ainsi que les animateurs du mouvement citoyen. Je promets que notre association va déployer tous ses efforts afin de restaurer toutes les stèles abîmées”, a dit M. Dalil Makhloufi dans sa courte intervention.
Amar Ouramdane