Les changements opérés dans les programmes de l’enseignement par le ministre de l’Education nationale ne cessent de générer, ça et là, des situations conflictuelles liées à la surcharge des établissements du cycle moyen dont les capacités d’accueil s’avèrent être en deça du flux des élèves admis. Une telle situation a été déjà vécue lors de l’avènement de l’école fondamentale dans les années 80. Devant cet état de faits, les directions de l’éducation ont été contraintes de revoir le schéma classique de l’orientation des élèves en vu de répondre favorablement aux sollicitations de l’heure. Malheureusement, les solutions adoptées ne sont pas toujours du goût de tous. Tel est le cas des parents des 150 élèves issus de l’école primaire Hibouche située sur la route du marché de gros des fruits et légumes d’Akbou. Les élèves issus de cette école étaient ordinairement orientés vers le CEM Malek-Kadoum (ex-Internat), mais cette année, ils sont dirigés vers le CEM Danielle-Mine situé au quartier Ifran. Quelque soixante parents et autant d’enfants ont occupé l’enceinte du CEM Internat pour exiger des responsables leur réaffectation vers leur établissement d’accueil habituel, en l’occurrence le CEM Malek-Kadoum.
Tandis que les parents discutaient avec les responsables de cet établissement, les enfants amassés sous le préau arboraient une banderole sur laquelle on pouvait lire : “Non à l’orientation anarchique,” un slogan que ces enfants scandaient, de temps à autres, à tue-tête alors que leurs camarades étaient en classe. Monsieur L. Sadi, directeur de cet établissement, nous a confié au sujet de cette action: “Il est plus que regrettable de voir des parents d’élèves violer les franchises d’une institution de l’éducation et ce devant leurs enfants. Les capacités normales d’accueil de notre école sont déjà largement dépassées, alors qu’on ne pouvait prendre en charge que 16 divisions pédagogiques, nous en sommes à 21.” Et de poursuivre : “Habituellement, nous recevons les élèves issus des écoles : Colonel-Amirouche, Azaghar, Tifrit, Laâzib et Hibouche. Cette année, il y a disproportion entre le nombre de places disponibles et le nombre d’élèves attendus, il fallait bien orienter quelques uns vers d’autres établissements.”
Les parents d’élèves, quant à eux, ne l’entendent vraiment pas de cette oreille, ils considèrent “Que le fait que nous n’ayons reçu les affectations de nos enfants que dernièrement renseigne bien, sur le complot qui se tramait à notre égard.”Ils continuent, en disant : “Nous ne permettrons jamais à nos enfants de rejoindre un établissement situé à trois kilomètres de notre quartier alors qu’aucune route sûre n’y mène, ce serait tout bonnement de l’irresponsabilité que de les laisser emprunter des chemins douteux, avec un cartable qui pèse dans les 10 kilos, pour rejoindre un établissement scolaire qui ne dispose même pas de cantine. Nous savons très bien que la solution ne peut être trouvé auprès du directeur de cet école, mais nous avons épuisé toutes les possibilités de recours; nous, nous ne bougerons pas d’ici avant qu’un responsable institutionnellement compétent n’apportée des réponses satisfaisantes à nos doléances.” La situation risque de s’envenimer, car ces protestataires promettent de fermer carrément cet établissement si la situation demeure en l’état.
Sadi Bachir
