C’est le cas de Hamid Almas, un jeune chanteur qui même s’il n’a pas atteint la popularité de certains de ces chanteurs qui font beaucoup plus du commerce que de la chanson, ne cesse de produire et espère avoir un jour sa place parmi l’élite car comme il le dira : «la chanson n’est pas pour moi un passe-temps mais c’est un métier et pour embrasser un métier il faut vraiment l’aimer, et c’est mon cas». Pour arriver à ce stade, Hamid a été inspiré par le chantre de la chanson kabyle Matoub Lounès, à qui d’ailleurs il a remis selon ses dires sa 1ere cassette qu’il a enregistrée sur un magnétophone en 1994, lors d’une permission qu’il eut- étant donné que durant cette période il accomplissait son Service national-, et c’est aussi durant laquelle il a appris à gratter sur les cordes vibrantes d’une mandoline qu’il s’était payée. L’encouragement qu’il a eu de Lounès l’a inspiré et encouragé à produire et enregistrer son 1er album qu’il intitula «Taarabt» l’arabe, en octobre 1998, avec 8 chansons. Un 2eme album suivra une année plus tard ayant pour titre «Lounès, mon père, mon frère, mon ami et mon maître» ; et ce titre résume tout simplement ce qu’était le défunt Matoub pour Hamid. En 2001, Almas récidive avec son 3ème album qui cette fois parle du vécu de la majorité des étudiants qui, après avoir obtenu leur diplôme pointent au chômage, d’ailleurs cet album il l’intitulera «Anelmad» (l’étudiant). Les deux années qui suivirent, Almas ne perdit pas son temps, cela en éditant deux volumes qui porteront le titre «Tafsut» (le printemps). Le chanteur à la voix et au style de Matoub prendra un répit d’une année cela après avoir enregistré un 6eme album à qui il donnera le titre de «Rwah Rwah» (Viens). Ainsi, après un arrêt ou plutôt un repos bien mérité Hamid Almas sortira un 7eme CD qui traitera de «son» pays, «Tamurt-iw». Ayant tout le temps de l’inspiration au vu de ce que vit le pays, et de tout ce qui se passe chaque jour, Hamid décide en cette année 2008 de changer de registre, mais sans opter pour un autre style autre que le sien ; cette fois-ci il composa sa 8eme cassette sortie sur les étals du marché de la musique et chanson,en rendant hommage à deux illustres chantres kabyles aimés et adorés par lui et par la majorité de ceux qui aiment les belles paroles pleines de sens et de messages. Ce 8ème album mis sur le marché ces jours-ci et édité par une nouvelle maison d’édition dénommée «Tawrirt» qui veut dire (la colline) est composé de 7 chansons dont la 1ere intitulée «Lefraq» (la séparation) est chantée en duo avec Siham Stiti qui n’est pas à présenter ; et comme son titre l’indique cette chanson traite des sentiments et autres vécus de la jeunesse, à savoir l’amour. La 2ème de ce 8ème album, porte le titre «Iccer» (l’ongle) et pour Hamid cette chanson se résume par «l’ongle on peut le couper, mais il repousse, c’est une chanson qui est en relation avec la 1ere (Lefraq). Suivra «Lbabur» qui traitera de «lgherba» (l’émigration). A la 3eme chanson, il donnera le titre de «Cirta» qui est d’abord le prénom de sa fille mais selon Hamid cette chanson n’est pas dédiée à sa fille mais parle plus de la ville de Cirta qui fut une ville berbère mais aussi la capitale de Carthage, c’est une chanson «historique» «pour résumer son contenu ou sa signification, je dirai que le printemps plein de verdure a été transformé en printemps noir. Pour finir en beauté son album, Almas a rendu hommage à Matoub Lounès dans la chanson «Lhif» en empruntant d’ailleurs la musique d’une des chansons de Lounès qui porte le même titre ; quant à la dernière chanson de cet album elle porte le titre de «Tajmilt» qui est aussi un hommage mais cette fois un hommage à un vivant pour qui Hamid voue respect et souhaite longue vie à ce philosophe inégalable qui n’est autre que le fils d’Ighil Bouamas : Lounis Ait Menguellat. L’album se termine par une chanson «D cheghel-iw» (c’est mon affaire) qui résume ce que Hamid pense de ce qu’il a fait et ainsi répond à ses auditeurs avant qu’ils ne lui posent une quelconque question sur son travail et sur ses positions. Ecouter les albums de ce chanteur «inconnu» des médias ne peut être qu’un régal surtout le dernier album sorti ces jours et édité par «Tawrirt» qui n’est autre que la maison qui a édité le dernier album de Zedek Mouloud. À signaler que Hamid est le compositeur des textes de toutes ses chansons, quant à la musique, la majorité des airs utilisés ont été composés par lui hormis les deux chansons de ce dernier album où il a rendu hommage à Matoub et Aït Menguellet, chansons dans lesquelles il a utilisé la musique de ces deux chanteurs chacun pour son hommage. Hamid n’oublit pas aussi de souhaiter à la JSK de gagner au moins un des trois titres pour lesquls elle joue cette année. Quant à ses albums, ils sont à écouter et réécouter surtout le dernier qui est une vraie réussite. Bonne chance Almas !
Mhanna B.