Avec Saïd Chemakh, docteur en linguistique amazighe, Mohand Akli Salhi, docteur en littérature amazighe, Mohand Akli Hadibi, auteur et enseignant au département amazigh à Tizi-Ouzou, Mohamed Ghobrini, auteur et journaliste. Le conte et littérature amazighs constituent la pierre angulaire de cette deuxième rencontre organisée par le Haut-Commissariat l’amazighité, et ce, en présence de nombreux artistes, poètes tels que Hamid Oubagha, Belaid Thagrawla.
Ainsi que d’autres réalisateurs et producteurs dont Mokrane Ait Saâda qui a consacré la plupart des ses productions documentaires à l’identité et aux rois amazighs (Massinissa, Jugurtha, Juba II). Devant une assistance venue s’inspirer et encourager la production en langue amazighe, Djouher Amhis Ouksel, écrivain et ancienne inspectrice de l’éducation et de la formation en retraite, très connue sur la scène littéraire et de l’éducation, après avoir développé un riche exposé sur l’importance du conte qui constitue un facteur d’éveil et de développement de l’intelligence de l’enfant, dira que « les contes sont porteurs de cultures, de nos valeurs ancestrales et de notre philosophie de la vie, mais aussi de la conception du monde. Personnellement, je fais la promotion de la lecture pour encourager nos jeunes à connaître les œuvres majeures des classiques algériens, afin justement de faciliter la lecture et motiver davantage les jeunes pour la lecture. » L’interlocutrice a lancé une collection, avec des résumés de livres en dégageant par le même travail une thématique pour avoir une connaissance aussi minime qu’elle soit de l’œuvre et la possibilité de lui donner un ancrage culturel.
Dans le même ordre des questions soulevées par les intervenants, il faut reconnaître la qualité des interventions de par la profondeur des recherches et analyses scientifiques très enrichissantes. Sur le volet de la dimension de la littérature amazighe, M. Said Chemakh, docteur en linguistique, et fidèle à son émission de la radio Chaîne II, n’hésitera pas à argumenter l’importance de la littérature amazighe en faisant la comparaison avec d’autres peuples du monde en disant que « s’il y a des ressemblances entre les cultures des peuples du monde, cela ne veut pas dire forcément qu’il y a importation de tel ou tel conte ou culture. » Tout en insistant sur l’importance de l’écrit pour la sauvegarde de ce patrimoine qui est le conte : « Si l’on écrit et lit les contes kabyles, on comprendra autant la vie. » A la question de l’assistance sur l’utilité de l’introduction du conte littéraire algérien dans le cursus scolaire, l’ensemble des conférenciers s’accordent sur le rôle de l’école, justement, pour sauvegarder et promouvoir les richesses immatérielles amazighes. Hachemi Assad, du Haut-Commissariat l’amazighité et organisateur de la rencontre, mettra en exergue la nécessité de passer de l’oralité vers d’autres supports de diffusion teles que la bande dessinée, l’audiovisuel et tout autre moyen de production susceptible de faire vivre le patrimoine à d’autres générations. « La technologie des médias a envahi l’esprit de nos enfants, c’est la raison pour laquelle l’effort doit être de mise, afin justement de préserver notre identité tout en étant ouverts sur le monde, » dira monsieur Hachemi Assad, qui ne ménage aucun effort physique ou intellectuel dans le sens de la valorisation du patrimoine identitaire. A l’issue de la rencontre, pas moins de 14 publications par les organisateurs et autres maisons d’édition ont étés exposées à l’entrée de la salle de conférences, dont la générosité a fait la joie uns et des autres qui ont bénéficié de lots de livres, dont l’ouvrage marquant reste “Le dictionnaire des racines berbères communes”, 303 pages, édition 2006/2007, édité par le HCA, dont l’auteur n’est autre que Mohand Akli Haddadou, et bien sûr, sans diminuer de la valeur des autres titres, bien au contraire. Par ailleurs, bon nombre de poètes et chants religieux ont eu leur part, conformément à la tradition, où chaque chose en son temps et sa place. Notons enfin que le Haut-Commissariat prépare activement d’importants événements culturels pour le mois de novembre, dont le festival de la chanson amazighe. Il faut dire que Mass Assad mérite un conte mémorable en reconnaissance à tout ce qu’il fait, et rien que par amour et satisfaction morale, devoir de mémoire oblige.
Amar Chekar