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Nouvelle saignée pour les maigres bourses

Une dizaine de jours à peine nous sépare de la fête de l’Aïd El Fitr, et voilà que les citoyens renouent une fois encore, avec la crainte d’une nouvelle saignée due à la cherté des aliments et autres dépenses auxquelles il faut bien consentir à l’occasion. Ainsi et après avoir connu les affres d’une lourde facture générée par le Ramadhan et la rentrée scolaire, les citoyens redoutent le pire pour l’Aïd, connu pour ses dépenses faramineuses particulièrement au vu de la flambée des prix devenue conventionnelle. Des dépenses le moins que l’on puisse dire, faramineuses. Mais, comme la tradition veut que cette fête se fasse dans la liesse, les différents jouets pour enfants, les habits neufs et les recettes coûteuses des gâteaux qui marquent cette occasion avec une variété incommensurable de recettes, fait penser au pire. Voilà une impression que semblent partager l’ensemble des pères de famille et des ménagères en cette veille de l’Aïd.

En effet, le marché des vêtements, celui des sucreries, comme celui des fruits et légumes, n’ont pas tardé à annoncer la couleur avec des prix subissant presque quotidiennement une petite augmentation. La mercuriale a ainsi repris sa dynamique et sa fièvre d’augmentation des prix connus en de telles circonstances. La demande grandissante fait monter les enchères d’un cran ces derniers jours et l’augmentation des prix ne se fait pas attendre, pour autant que l’ensemble des boutiques et autres vitrines de prêt-à-porter ne manquent pas de répondre avec une offre aussi variée que démesurée avec d’une marchandise qu’on dit soigneusement choisie pour l’occasion. Heureusement, en ces moments de fièvre des prix, la miséricorde vient cette fois-ci des produits chinois, bon marché, sur lesquels la population semble se rabattre. La même situation a été d’ailleurs remarquée durant la dernière rentrée des classes où ces produits de l’Empire du milieu ont volé la vedette à toutes les autres marchandises, y compris locales.

Ainsi et comme à l’accoutumée, les marchés de la région de Bouira n’ont pas fait l’exception et les familles ont d’ores et déjà entamé la parade dans le but bien évident de donner un look nouveau à leurs enfants. Par conséquent, un coup de marketing d’occasion semble être opéré par les différents marchands usant de toutes les supercheries possibles pour tromper l’œil d’un client souvent étourdi par la flambée des prix et la dégradation avérée du pouvoir d’achat. Du côté des différents magasins de vêtements et de chaussures ainsi que ceux des friandises, il est plus aisé de constater combien il est difficile de croire en une sortie indemne pour les maigres bourses qui, en temps normaux, arrivent à peine à satisfaire aux besoins les plus élémentaires. Les prix appliqués en cette veille de l’Aïd dépassent, dans certains endroits, tout entendement, si on se réfère à ceux appliqués sur le marché local, il y a de cela quelques jours seulement. Les pantalons pour enfants en bas âge sont cédés à pas moins de 500 DA l’unité, comme d’ailleurs les ensembles pour fillettes qui se négocient à pas moins de 2 500 DA, les pantalons jeans ainsi que les chemises pour enfants d’âge moyen oscillent, quant à eux, entre 500 DA et 1 400 DA l’unité. Quant au marché des confiseries et des produits alimentaires, les choses s’annoncent plus délicates encore puisque les seuls fruits et légumes, cédés à des prix raisonnables il y a quelques jours se trouvent à présent loin de la portée des bourses moyennes. Sinon comment expliquer le fait que le piment cédé il y a quelques jours à 25 DA/kg soit passé à 70, la courgette de 30 à 60 DA, la salade de 35 DA à plus de 65 et autant d’exemples qui démontrent une hausse incommensurable des prix qui annonce une fête… plutôt la saignée.

N. Agguini

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