De nouvelles dessertes pour l’espace rural

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Ces ouvrages leur permettent de mieux se fixer dans leurs régions respectives où elles sont appelées à développer et à diversifier leurs activités agricoles. Au cours des années 90, les projets initiés dans ce domaine ont été bloqués par l’insécurité régnant sur les montagnes et dans les massifs forestiers. Ce n’est qu’à la faveur du retour relatif à la paix que les Directions des forêts et de l’agriculture ont pu réinvestir le terrain en programmant, dans le cadre du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural), du PER 2 (deuxième Projet d’emploi rural) et des programmes sectoriels, des tronçons de pistes à ouvrir ou à aménager pour mieux rentabiliser les autres activités agricoles et d’élevage. Parmi les derniers programmes prenant en charge cette préoccupation, le programme Hauts Plateaux s’est adjugé la part du lion avec 300 km de pistes à aménager et 30 km à ouvrir. Dans le cadre du PER 2, initialement cofinancé par la Banque mondiale (80 %) et le gouvernement algérien (20 %), il a été prévu 150 km d’ouverture de pistes dans dix communes du sud de la wilaya. Ce volume est subdivisé en deux opérations comptables d’après l’année d’inscription, soit un volume de 25 km et un autre de 125 km. L’étude relative à ce volume global vient d’être finalisée par un bureau d’étude privé. La maturité du projet en est à l’élaboration du dossier d’appel d’offres, opération qui fait fixer les clauses techniques et administratives du cahier de charges aux entreprises soumissionnaires.

Les anciennes pistes desservant les hameaux et bourgades de cette région de la wilaya, réalisées pour la majorité d’entre elles pendant les décennies 70 et 80 du siècle dernier, se trouvent généralement dans un état de dégradation avancé. Outre la disparition des fossés d’écoulement des eaux et le comblement des puisards et passages busés par des matériaux solides, la chaussée elle-même n’a pas échappé aux effets du climat caractérisé par des pluies torrentielles, particulièrement pendant la période septembre-octobre. De larges griffes, parfois des crevasses, parsèment l’itinéraire des pistes les rendant impraticables sur des tronçons entiers. Le diagnostic en a été fait depuis longtemps par les services concernés, à savoir les APC, la Direction de l’Agriculture et la Conservation des Forêts. À plusieurs reprises, à l’occasion de visites effectuées par les walis successifs ou même certains ministres, les populations n’ont pas manqué de soulever ce genre de contraintes qui pèsent sur l’accès aux terrains agricoles et parfois à certaines demeures excentrées. Si, au cours des dernières années, quelques tronçons ont été pris en charge pour leur réfection dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD) ou dans le PSD des directions de l’agriculture et des forêts, le volume traité ne représente qu’un infime pourcentage de la totalité du réseau.

Et pourtant, les besoins en désenclavement se font de plus en plus pressants en raison de la nécessité de la mise en valeur du patrimoine foncier situé sur les régions montagneuses du Nord de la wilaya ou dans les plaines pré-steppiques du Sud. De même, l’aménagement du réseau de pistes conditionne d’autres travaux comme la mobilisation des ressources hydriques (captage de sources, construction de bassin d’accumulation), les plantations fruitières, les constructions de hangars agricoles et de logements ruraux,…etc.

À l’occasion de la mise en œuvre du Projet d’emploi rural touchant onze communes de la wilaya, un programme d’aménagement de 80 km de pistes rurales a été déjà réalisé par quatre entreprises et réceptionné.

Amar Naït Messaoud

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