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Le marché de plus en plus boudé

Affichant des prix peu abordables, le marché attire de moins en moins de monde. Fini les jours où on allait au souk pour s’approvisionner en denrées fraîches et à moindre coût, le marché est devenu, par la force des choses, un grand magasin à ciel ouvert que les gens fréquentent plus par habitude que pour un quelconque profit. Ces dernières semaines, on est loin de la foule des grands jours. Il faut dire que les prix affichés n’encouragent pas les clients à y faire un tour. On pensait que, passés les premiers jours du carême, les prix des légumes allaient amorcer une baisse, même relative. On savait qu’on serait loin des semaines qui avaient précédé le mois sacré mais pas à ce point. Cette année, contrairement aux précédentes, ce sont plutôt les prix des fruits que les consommateurs estiment être stables. Le melon, le raisin ou le poire n’ont pas augmenté outre mesure. Les légumes, par contre, ne cessent de s’éloigner des petites bourses. Si certains, à l’image de l’oignon et à un degré moindre la pomme de terre, sont abordables, d’autres, telle la tomate donnent le tournis. De piètre qualité, le fuit rouge demandé généralement, avec le poivron dépasse les soixante dix (70 DA) le kilo alors que le second tourne autour des soixante dinars. Le choux fleur et le fenouil dont une bonne partie est à jeter (feuilles et queues), affichent allègrement soixante-quinze (75) et cinquante-cinq (55) dinars. Au moment où la courgette descend à quarante dinars, la carotte remonte à quarante-cinq. Mardi dernier au marché hebdomadaire, ainsi que les deux marchés d’avant, certains marchands ambulants, connus sur la place, ont préféré faire l’impasse sur le marché plutôt que de s’aventurer à proposer des prix exorbitants. Ils renvoient la balle aux commanditaires des marchés de gros qui ne leur laissent aucune marge de manœuvre. L’éloignement et le transport font que le prix de revient de la marchandise reste toujours élevé. “Pour prétendre à un bénéfice consistant, tout en contentant sa clientèle, il faut aller loin, et s’approvisionner auprès des producteurs” nous confie l’un d’eux. Ils préfèrent donc temporiser quelques jours, laissant le champ libre aux occasionnels qui s’alignent sur leurs collègues de la ville. D’ailleurs de nombreux clients fuient le marché vu que chez les épiciers des villages les prix sont souvent plus bas.

A. O. T.

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