Ramadhan de toutes les convoitises

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Le filon suscite des convoitises. L’activité fait des émules. C’est que l’arôme sauve de l’argent facile fait éclore des vocations aussi impromptues que fugaces. Y-t-il en effet meilleure opportunité que le mois sacré de ramadhan, pour troquer sa raisons sociale contre une autre susceptible de rapporter gros. A Ighzer-Amokrane, une pléthore de commerces (cafés, restaurant,…) se mettent au diapason du temps. Des garages, des échoppes, des réduits et autres cagibis sont mis à contribution pour abriter cette foire de la bouffetance, dans une foire d’empoigne où tout est affaire d’aubaine. Pains, gâteaux, confiseries, charcuterie… sont proposés dans tous les coins des rues. Les tractations et les marchandages sont plutôt ardents. La prestation sent pourtant l’escroquerie et l’esbroufe. Les conditions d’hygiène y sont royalement piétinées. Mais la fièvre acheteuse du consommateur qui monte de plusieurs crans à l’occasion de ce mois de jeûne n’en a cure. Elle ne demande qu’à être apaisée quitte à mettre à mal le porte-monnaie ou à choper quelque toxi-infection. Ce négoce, au demeurant, jamais en panne de trouvailles se prolonge après la rupture du jeûne, jusqu’à une heure avancée de la nuit.

C’est le grand boom des rôtisseries à ciel ouvert qui, l’espace d’un mois poussent sans ménagement vers la porte de sortie les professionnels du barbecue.

A chaque commerce son “grill”.

Le calumet prend à la gorge, titille les papilles gustatives. L’animation culturelle faisant défaut, les noctambules se rabattent sur la boustifaille. On se cale les joues et on se remplit la panse comme pour échapper à une abstinence forcée.

Quand à l’engeance secretée par un mois, sensé être celui de la piété et de l’altruisme, et à tout ces reconversions burlesques et inopinées des commerces, elles sonnent comme un désopilant vaudeville, qui s’opère sous l’œil pusillamine et impuissant de la force publique.

N. Maouche

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