Une maladie chronique : le manque d’argent

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Une structure sanitaire pour 4 719 habitants

Par ailleurs, d’importants travaux de réhabilitation ont touché les polycliniques de Bordj Khris, Bir Ghbalou et l’hôpital de Aïn Bessem. Ce dernier a connu des travaux d’extension et de réfection. Sur le plan des équipements, les hôpitaux de Bouira et de Lakhdaria, les polycliniques de Aïn Lahdjar, Kadiria, Bir Ghbalou, M’chedallah, Bordj Khris et Lakhdaria ont été entièrement rééquipés. Quatre hôpitaux ont été également dotés de matériels de cuisine et buanderie. En plus d’achats d’équipements médicaux pour le bloc opératoire de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, il a été enregistré l’acquisition de deux cliniques mobiles et de nouvelles ambulances. En outre, plusieurs projets de réhabilitation de structures hospitalières, à l’image de l’hôpital de Sour El Ghozlane, sont encore en cours de réalisation. Egalement, il est prévu l’acquisition d’un scanner et équipement de radiologie pour l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira. Les efforts consentis à différents niveaux ont permis une nette amélioration du ratio  » structure de santé/habitant « . Ce dernier a évolué d’une unité légère (structure de santé de proximité) pour 5 313 habitants en 1999 à une unité légère pour 4 719 en 2008.

L’hospitalisation à domicile

Depuis l’été 2004, des personnes souffrant de maladies dites lourdes en termes savants, des malades présentant une pathologie durable, bénéficient d’une prise en charge médicale à domicile. Un véhicule équipé, deux médecins et quatre paramédicaux sont mobilisés pour ce faire. Cette formule de prestation de services sanitaires appelée par les professionnels de la santé ‘’hospitalisation à domicile ‘’ est bien entendu soumise à des exigences. En effet, pour pouvoir en bénéficier, et outre l’exigence d’avoir été hospitalisé auparavant, le malade doit présenter des troubles moteurs devant lesquels la famille est impuissante. Ce constat fait, l’avis du médecin traitant décidera au final de la prise en charge ou non du malade dans le cadre de ce système de soins. A retenir aussi que le malade en question doit relever de la circonscription couverte par le secteur sanitaire de Bouira.

Le privé pour desserrer l’étau

L’ouverture politique permettant aux privés l’accès à différents secteurs jusque-là du domaine public a enregistré l’émergence de nouveaux  » entrepreneurs  » dans le champ de la santé. Deux cliniques privées managées par des professionnels verront ainsi le jour à Bouira. Même timide, cette éruption du privé dans l’univers de la santé desserrera sans aucun doute un tant soit peu l’étau sur un secteur public très sollicité au point de ne savoir souvent où donner de la tête. Et cela n’est pas faute de n’avoir pas fourni d’effort en matière de mise à niveau. Il faut dire que la population de Bouira s’est triplée depuis quelques années. Cette ascension en nombre d’habitant a surpris un secteur dont la capacité d’accueil en matière d’infrastructures et la capacité de prestation de service en terme de médecins, notamment spécialistes, n’ont avancé qu’à pas d’escargot. Cela étant, l’embellie financière dont bénéficiera le secteur public par la grâce du coût du baril de pétrole est vite mise à profit. Même insuffisant, le résultat est là. Cela dit, Lalla Khdidja et Avicenne, les deux seules cliniques privées ouvertes depuis près de quatre ans à Bouira sont d’un ‘’secours’’ non négligeable. A titre indicatif, il est évident qu’avec les différentes prises en charges qu’assure par exemple Lalla Khdidja (cœlio-vidéo-chirurgie, intervention sans recours au bistouri, la chirurgie ophtalmo, l’ORL, la gynécologie, l’urologie et la médecine générale), le malade ayant les moyens d’honorer la facture n’ira pas attendre son tour à l’hôpital. Et parce que  » la santé n’a pas de prix « , cela n’est pas seulement vrai pour le malade financièrement aisé.

Un médecin pour 1 368 habitants

Entre généralistes et spécialistes (secteurs privé et public confondus), 503 médecins que compte le secteur de la santé à l’échelle de la wilaya sont mis à la disposition d’une population évaluée à plus de 688 000 habitants. On retient de ces chiffres qu’un médecin généraliste est censé être mobilisé pour 3 280 habitants et un médecin spécialiste pour 3 215. Soit un médecin (généraliste et spécialiste confondus) pour 1 368 habitants. Quand bien même cette dernière estimation est qualifiée ‘’d’appréciable’’ (probablement par rapport à la moyenne nationale) par le directeur de la santé publique, il n’en demeure pas moins que cela reste insuffisant par rapport d’une part aux besoins exprimés sur le terrain et d’autre part aux possibilités et à l’énergie latente que renferme l’Etat en terme de moyens permettant une meilleure couverture sanitaire.

Des blocs opératoires à la rescousse de la RN 5

L’évocation de la tristement célèbre RN5 est systématiquement confondue avec  » grave accident sur la RN 5  » ou autre titre retenu à la Une des quotidiens, hélas, presque tous les jours. Son tronçon traversant les communes de Lakhdaria, Omar et M’chedellah passe pour le plus meurtrier. Ce regrettable état de fait pénalise bien entendu les accidentés de la circulation que l’on évacuait, il n’y a pas si longtemps, vers des hôpitaux équipés de blocs opératoires ou, du moins d’un service d’urgence spécialisé. Le temps de l’évacuation qui pourrait coûter la vie à l’accidenté transféré faute d’équipements adéquats. En ce sens, l’inauguration du service de chirurgie où des opérations de chirurgie viscérale, d’orthopédie et de petite chirurgie réceptionnés en 2004 à M’chedellah et à Lakhdaria, bien avant, permettront de venir au secours des accidentés de la route nationale dans les meilleurs délais.

Gynécologues : un besoin urgent

De tous les services de la santé sollicités, les services de maternité connaissent une des affluences les plus importantes. Seulement, les infrastructures en place ne répondent pas aux besoins allant grandissant. Le calvaire est essentiellement vécu par la femme rurale contrainte, faute de maternité disposant de spécialistes, à se déplacer le plus souvent dans des conditions déconseillées à une femme enceinte jusqu’à Bouira-ville, voire à Akbou ou Tizi-ouzou, cas échéant.

Un casse-tête pour la wilaya de Bouira qui déplore le manque cruel de gynéco-obstétricien. Une spécialité qui devrait selon le premier responsable du secteur de la santé connaître plus d’engouement par les praticiens, en arguant le fait que Bouira est à 100 km d’Alger et que les moyens techniques, les logements et les conditions de travail existent à Bouira. Aux gynécologues de se rapprocher de Bouira pour mettre un terme aux souffrances des populations. Ces derniers pourront même sortir des hôpitaux pour faire des consultations spécialisées dans les polycliniques.

7 polycliniques en voie de réalisation

La réalisation d’une polyclinique à Bechloul est aussi une des priorités car c’est une localité importante située sur un axe routier très meurtrier, en l’occurrence la RN 05. Ath Mansour également est une commune déshéritée qui verra prochainement l’ouverture d’une polyclinique. De même pour Mesdour, Dechmia, Taguedit, et Oued El Berdi, soit sept polycliniques au total qui seront réalisées dans les normes pour assurer une bonne couverture sanitaire et une prise en charge qualitative de la population. Les polycliniques dans l’ancienne carte sanitaire prévoyaient une couverture pour 48 000 habitants. Avec la réception des sept nouvelles polycliniques ce chiffre sera revu à la baisse avec une polyclinique, pour 23 000 habitants. En parallèle, deux autres hôpitaux viendront renforcer cette couverture avec l’hôpital psychiatrique de Sour El Ghozlane d’une capacité de 80 lits et surtout l’hôpital de Bordj Okhriss. Ce dernier est assisté justement par un bureau d’étude canadien mondialement reconnu et sera réalisé dans les normes internationales. Une première en Algérie.

D.M, T.O.A et H.B

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