Les citoyens qui viennent des nombreux villages des deux communes, d’Ahl Leksar et d’Ouled Rached, dans cet établissement étatique pour se faire soigner, bénéficier d’une consultation, de vaccin, de pansement ou d’injection, se trouvent pénalisés, de même que le personnel qui y travaille, par le déficit qu’accuse cette structure en matière d’effectif du personnel. La vérité — on doit la dire — est que l’effectif global ne répond aucunement aux besoins de la population importante qu’accueille cette structure quotidiennement et qui fonctionne jusqu’à cette date avec un seul médecin depuis 14 années. En réponse à notre question à propos de la situation dans cet établissement lors de notre arrivée sur les lieux, un infirmier intervient pour nous dire : «Rien ne marche plus dans cette polyclinique.» Et le médecin d’ajouter : «Parfois, en une heure on consulte plus de cent patients,» chose qui nous renseigne sur la charge gigantesque qu’assume ce personnel. Le déficit en personnel médical et paramédical est éminemment pénalisant au vu de ce nombre important de personnes qui se trouve dans la salle d’attente.
«On doit avoir au moins trois médecins : deux pour la polyclinique et le troisième pour l’UDS (Unité de dépistage et de soins),” dira un patient accompagné d’un enfant. Rappelons qu’en plus de toute cette charge et de la permanence (garde d’astreinte) que doit assurer l’hôpital, le même médecin fait les consultations de quelque 3 400 élèves au niveau de l’UDS, sinon pour le médecin dentiste il travaille seul, sans infirmier, et la radio existante reste toujours sans personnel. Deux agents de sécurité au moins doivent être recrutés pour renforcer la sécurité : c’est une priorité aussi pour cet établissement qui ne dispose même pas de clôture. Quant à l’entretien intérieur, les femmes de ménage font merveilleusement bien leur travail, et ce en dépit de leur statut flou qui perdure, car recrutées dans le cadre du filet social, malgré de longues années de service. Pour l’ambulance, c’est un luxe ici. À notre sortie dans cette grande cour, un spectacle désolant s’est présentéà nos yeux : rien de vert n’existe. Là, notre attention est attirée aussi par le fait que cet établissement ne dispose d’aucune plaque pour renseigner les esprits curieux sur la nature de cette place.
Enfin, même l’existence des deux cabinets médicaux et des deux cabinets dentaires privés n’a pas pu remédier aux problèmes posés. Des solutions urgentes sont à méditer pour assurer une bonne couverture sanitaire dans cette région, aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif.
Rahim Fariche
