Lycée Tassaft, l’éternel oublié

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Cette année, et surtout après la visite qu’avait justement effectué le directeur de l’Education, suite à la grève observée l’année passée, la rentrée s’est passée dans des conditions bien plus calmes, surtout après l’arrivée du nouveau proviseur Arezki Dali ancien professeur d’anglais. Selon les dires de certaines personnes travaillant dans cet établissement, il aurait en effet pris les choses très au sérieux pour sortir le lycée de ses problèmes.

Le lycée de Tassaft, accueillant près de 500 élèves venant de trois communes (Akbil, Yattafen et Iboudraren), est un établissement, comme nous l’avions écrit à maintes reprises, situé sur le territoire de Aïn El Hammam mais qui accueille les élèves d’autres communes. Avant sa reconversion en lycée, c’était un collègue d’enseignement moyen ayant ouvert ses portes en novembre 1978.

Des années sont passées, après sa reconversion en lycée, cet établissement a presque toujours fonctionné dans le “flou”, étant donné que chaque responsable, venant diriger cet établissement, avait pour seul souci d’être titularisé, au point que ce lycée avait pris le nom, chez les gens de la région, de “Centre de titularisation de proviseurs.” Il avait aussi fonctionné dans le flou parce qu’il n’avait presque pas d’intendant, celui qui le gérait financièrement n’était autre qu’un… professeur d’éducation physique, qui faisait fonction de gestionnaire, sans parler des autres aléas qui ont fait que la gestion du lycée sus-cité était opaque, au point que le compte financier dudit établissement avait était suspendu au début de l’année scolaire précédente et il a fallu que la Direction de l’éducation intervienne pour que le lycée puisse enfin fonctionner.

A ceci, s’était ajoutée la coupure de l’eau opérée par l’ADE (Algérienne des eaux), pour une facture impayée qui était, selon les dires, de plus de 140 millions de centimes, mais à ce sujet, on nous a confié, sous le sceau de l’anonymat “qu’il était normal que la facture atteigne cette somme puisque l’ADE facture au forfait et cela parce que le compteur installé ne fonctionne pas”, et d’ajouter : “A partir du compteur, c’est le lycée qui doit faire les réparations mais si le compteur est défaillant ou la conduite qui le relie au réservoir d’eau fuit, c’est au propriétaire, c’est-à-dire l’ADE d’opérer les réparations nécessaires.!” Et toujours sur le même sujet on nous dira : “Le compteur est cassé suite à l’excès de pression il suffit de placer un réducteur et tout redeviendra normal mais malheureusement cela persiste”.

En effet, en plus de ceci un autre problème est venu se greffer au premier, mais celui-ci est lié aux cuisines et à la sécurité du lycée. Ce dernier situé dans un lieu désert et éloigné du chef-lieu de Yattafen— loin aussi de Aïn El Hammam de plus de 14 km —le nombre d’agents de sécurité reste très insuffisant d’après les renseignements que nous avons pu glaner auprès de personnes très au courant de ce qui se passe au lycée, et surtout des parents d’élèves qui ont vraiment le droit de s’inquiéter de la sécurité de leurs enfants étant donné que le lycée accueille des internes venant de villages éloignés (Aït Ouabane, Aït Mislaiene.

Les élèves viennent aussi des communes d’Akbil et Iboudraren

Aourir…). “Les conditions d’ouverture de cet internat sont, on ne peut le cacher, inexistantes, du fait que la nuit les services de santé sont inopérants, même pas un infirmier pour les premiers soins pour un malade,” fera remarquer un parent d’élèves, “A maintes reprises c’est le personnel du lycée qui a procédé à l’évacuation des malades, sachant que l’établissement est démuni de véhicule de service”, nous dira un autre parent d’élève inquiet pour sa fille. Pour ce qui est des cuisines, nous avons aussi appris que la batterie serait défaillante et risque de tomber en panne à tout moment ; de même que le manque de personne dans le réfectoire serait aussi un handicap pour le bon fonctionnement de ces cuisines, et pour pallier ce manque, des employés recrutés dans le cadre de l’IAIG ont été affectés à cet établissement.

Cette année, il est important de signaler que l’intendante affectée dans cet établissement depuis l’année dernière “est à féliciter et à encourager”, fera remarquer notre interlocuteur, de même que les deux surveillants généraux et les adjoints d’éducation, ils apportent une certaine stabilité dans cet établissement ; “seulement au sujet de la cuisine, l’absence de cuisinier au côté du stagiaire affecté se fera ressentir dès l’ouverture de l’internat”, nous confera une source sûre.

Cet établissement, doté de vingt divisions pédagogiques, devrait être pourtant le souci de tous, que ce soit des parents d’élèves, des APC de la région ou de la daïra ainsi que de la Direction de l’éducation car “la contribution de tous, parents, autorités locales, encadrements pédagogique et administratif, de même que les élèves est nécessaire pour améliorer la situation de l’établissement ; de même la discipline qui doit être le souci de tous aussi. Les parents et l’administration doivent travailler et fonctionner en symbiose, quant à nous parents nous devons compléter ce qui se fait à l’école et non pas abandonner nos enfants”, terminera notre interlocuteur.

B. Mhanna

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