La route n’a pas échappé aux effets des intempéries, notamment la pluie diluvienne, qui s’est abattue ces derniers jours sur la ville d’Amizour. En effet les eaux ont accentué la dégradation de la chaussée, dépourvue de fossés d’écoulement des eaux de même que le comblement des puisards et passages busés par des matériaux solides. Le manque d’entretien a aggravé la situation. En effet, c’est le cas du tronçon routier de 18km, reliant la ville d’Amizour à Taddart Tamuqrant. Les villageois sont soumis quotidiennement à une rude épreuve, due à la dégradation totale de la seule et principale route les menant à leurs bourgades. La route est dans un piteux état. Les villageois respirent la poussière en été, et pataugent dans la boue en hiver.
Cette situation dure depuis plusieurs années (plus de vingt ans) dans l’indifférence totale des autorités locales, chose qui renforce l’enclavement et l’isolement de ces villages déjà délaissés, et oubliés par les autorités. Par ailleurs, il faut souligner que ce tronçon qui dessert une quinzaine de villages, est pratiquement emprunté par des centaines – voire des milliers – d’automobilistes chaque jour. En dépit des démarches entreprises depuis longtemps par les automobilistes, et les représentants de ces villages pour l’aménagement de la route — ils ont frappé à toutes les portes — leur cri de détresse semble tomber dans des oreilles sourdes. Cependant, devant cette situation déplorable, ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer pour que les pouvoirs publics prennent en compte leurs doléances, malgré les promesses du wali en personne. La situation chaotique de cette ligne est due principalement à la mauvaise politique de développement rural qui n’a pas pris en considération la question de désenclavement de nombreux villages, une politique de replâtrage qui consiste à remédier à l’anarchie par l’anarchie car, cette route n’a pas connue de travaux de réfection depuis vingt ans, elle est aujourd’hui quasiment impraticable.
Par ailleurs, les seules interventions assurées par l’APC d’Amizour, se limitaient à de simples colmatages des nids-de-poule, elle n’a pas trouvé mieux que de rafistoler quelques parties de la chaussée, et le volume traité ne représente qu’un infime pourcentage de la totalité du réseau, touchant les habitations et l’autre partie laissée dans un état de dégradation avancé. Il convient de rappeler que la chaussée est très étroite, et demande des élargissements, ce qui n’a pas été fait, lorsque deux véhicules de gros tonnages (semi-remorque) se croisent, l’un d’eux doit quitter la chaussée pour rouler sur l’accotement, c’est le cas notamment aux villages d’Ouieouicha et Boumraoui. Il se trouve que les transporteurs en sont les premières victimes, vu les dégâts matériels que leur provoque cette situation, ces derniers sont en débrayage depuis mardi dernier, car les crevasses et les pannes quotidiennes ruinent leur fourgonnette. “Le maire nous a promis de prendre nos doléances au sérieux au plus tard le 30 septembre passé, lors de la dernière rencontre qui nous a réunis avec lui durant le mois d’août dernier, mais ce ne sont que des promesses, car pour le moment il n’a rien fait, pour cela on a recouru à la grève”, déplorent les transporteurs de la ligne Amizour-El Hamma. En outre, l’état de leur véhicule dépend de l’état de la chaussée, qui est saturée de crevasses et nids-de-poules géants, ce qui oblige les transporteurs à rouler très lentement. Pour cela, les transporteurs assurant la desserte Amizour- El Hamma ont manifesté à maintes reprises leur mécontentement, et leur désapprobation vis-à-vis de la situation, ces derniers sont passés à l’action devant la sourde oreille des syndicats de la Direction des transports. En effet, faut-il rappeler qu’à chaque fois qu’ils manifestent leur colère, on leur disait que la route est inscrite dans les programmes d’aménagement, et que c’est juste une question de temps, et que le budget est prêt, une phrase qui s’est répétée pendant des années, notamment à chaque approche d’une échéance électorale, mais malheureusement pour le moment, rien de tel ne se profile à l’horizon. Enfin, Les citoyens de ces paisibles villages attendent impatiemment le revêtement, dans les meilleurs délais de leur seule et unique route, il reste aux responsables locaux de sortir de leur immobilisme habituel, et leur léthargie annuelle.
Maouchi Yahia
