Le cadre d’une saine promotion de la culture reste à inventer

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La consécration du principe de séparation du département de la Culture de celui de l’Information ne semble pas, a posteriori, libérer spécialement l’administration de la Culture pour un redéploiement tous azimuts dans le domaine si sensible de l’activité culturelle permanente. Nul besoin de s’embarrasser de lourdes statistiques pour jauger du degré d’immersion de notre jeunesse dans l’animation et la création culturelles.

Il est établi que la culture, en tant qu’élément abstrait de l’anthropologie constituant l’identité d’une personne ou d’un peuple, est une donnée historique et sociologique qui échappe aux griffes de l’administration et des pouvoirs. Mais, un regard critique jeté sur l’état de la culture en tant qu’industrie et activité quotidienne laisse une impression d’un vide effarant, particulièrement dans les régions intérieures du pays.

Ce n’est pas sans raison qu’un de nos correspondants provinciaux, établi à Bouira, intitula, il y a trois ans, sa chronique relative à l’activité culturelle dans la wilaya où il exerce : “De la Direction et de la Culture’’ pour caractérise, une vacuité sidérale sous ces latitudes. De l’indépendance jusqu’à l’ouverture politique de 1989, la culture était régentée par le parti-Etat et en a fait un moyen idéologique d’embrigadement et de caporalisation de la société. Une étrange mixture de gauchisme et d’arabo-islamisme avait longtemps imposé ses canons creusant ainsi un gigantesque fossé entre la culture du peuple et la culture officielle.

Ainsi, des pans entiers de la mémoire et de l’être algérien furent scotomisés et mutilés. Le pouvoir d’alors n’avait pas lésiné sur les moyens financiers pour promouvoir une politique culturelle aux antipodes de l’authenticité et de la modernité. Combien d’hommes de culture, aux compétences et talents reconnus parfois à l’échelle mondiale ont été marginalisés, pire, harcelés et censurés.

D’autres ont bu le calice jusqu’à la lie en subissant exil forcé. Dans les tréfonds de la société couvait l’underground culturel qui avait commencé à chercher ses voies d’expression publique après la fameuse ouverture démocratique.

Cependant, comme si un extrémisme était destiné à en nourrir un autre, la conception débridée du nouveau libéralisme économique a grevé d’une façon asphyxiante le secteur de la culture. L’édition, l’importation des produits culturels et des matériaux contribuant à la fabrication de ces produits en Algérie sont dangereusement hypothéqués par une politique fiscale et douanière qui assimile la culture à n’importe quelle autre marchandise.

Les énergies les plus déterminées ont fini par être découragées et désenchantées par le nouveau cours des choses.

Il semble en effet qu’en la matière on soit tombé de Charybde en Scylla : à l’ancien système jdanoviste, sustentant tous les faussaires par le système de rente, est substituée une culture soumise au pouvoir de l’argent.

Les citoyens désargentés, frappés de plein fouet par la crise économique- et que même le système scolaire n’a pas préparés à la dépense culturelle- sont de plus en plus exclus des bienfaits de la culture qui pourraient réconcilier l’homme avec lui-même et avec les valeurs humanistes universelles.

La politique d’exhibition de circonstance-comme les salons du livre, les galas et les festivals qui consomment de lourds deniers publics- ne pourra jamais remplacer une politique culturelle basée sur des institutions permanentes et des dispositifs stimulateurs à même de rendre accessibles les produits et les prestations de la culture ( relance des bibliothèques municipales et scolaires, réhabilitation des salles de cinéma, détaxation des livres importés,…). L’on peut schématiquement affirmer que plus on s’éloigne de la culture des occasions, qui “folklorise” plus qu’elle ne sacralise la pratique culturelle, plus on se donne la chance et les moyens de toucher au joyau de ce qui fait le fondement même de l’homme et des valeurs de la citoyenneté : l’éducation et la culture. Au fait, en quoi un mois du patrimoine peut-il prendre la place d’une politique constante de promotion de la culture muséale ? De quelle façon un bref et pompeux séminaire sur le patrimoine immatériel saurait-il intéresser des jeunes évincés du système scolaire, rongés par le chômage et happés par une fausse modernité qu’alimentent les nouvelles technologies non encore intériorisées ni intégrées à notre système de valeurs ?

Par-delà les conjonctures

Tenez-vous bien, on prépare dès à présent une manifestation culturelle onéreuse qui aura lieu dans trois ans sous l’intitulé de ‘’Tlemcen, capitale de la culture islamique’’. Un autre projet tente également de rééditer le faste du Festival Panafricain qui s’est déroulé à Alger en 1969.

Dans la semaine même, à la mi-janvier 2007, où fut donné le coup de starter à la manifestation culturelle intitulée ‘’Alger, capitale de la culture arabe’’- laquelle, soit dit en passant, a requis un budget de 5,5 milliards de dinars-, la salle de cinéma ‘’Rouiched’’ d’Hussein Dey vit une partie de sa toiture s’effondrer suite à quelques millimètres de pluie tombées la veille au cours d’une saison hivernale pourtant parcimonieuse en eau. Des lézardes étaient apparues sur le mur de la salle donnant sur la rue de Tripoli. Et dire que des travaux de réhabilitation y ont été effectués quelques mois auparavant par le CPVA.

Ayant hérité de la période coloniale de quelque 420 salles de cinéma- le parc le plus important d’Afrique et du Moyen-Orient selon le spécialiste du grand écran Ahmed Béjaoui- l’Algérie tourne actuellement avec un nombre ridicule de salles qui se comptent- celles qui comptent bien sûr- sur les dix doigts. Comment peut-t-on reprendre l’activité cinématographique dans un pays qui a oublié le grand écran, boudé la cinémathèque et laissé partir Boudjemaâ Karèche ?

« Nous avons les intelligences et le savoir-faire ; nous avons des moyens financiers exceptionnels. Alors, que manque-t-il ? La volonté politique est encore absente et, sans elle, nous sommes condamnés à devenir les derniers de la classe », regrette Béjaoui.

N’ayant pas le regard dirigé spécialement de ce côté, c’est-à-dire la volonté politique, un cinéphile, Hacine Yacef pour le nommer, responsable de la boite AIV-Productions, a imaginé pour les Algériens un méga-projet consistant en l’installation de 400 grands écrans sous forme de multiplexes comprenant salles de projection cinéma, salles de théâtre, de musique, de vidéo-conférences, centres multimédias et librairies.

Son projet qui serait bien accueilli par Mme la ministre de la Culture et dont la réalisation pourrait s’étaler sur deux ou trois ans « coûtera nettement moins cher que de rénover des salles anciennes », assure son promoteur. D’ailleurs, une grande partie de ces salles se trouvent dans un état de dégradation avancé tandis que d’autres ont carrément changé de vocation, plus lucrative et moins instructive s’entend. Cela dit, il faut rappeler qu’un grand nombre d’anciennes salles souffrent aussi d’un litige juridique portant sur la propriété sachant que la période de nationalisation a laissé des séquelles.

‘’Alger, capitale de la culture arabe’’ a plus d’un an de spectacles déroulé pendant une année des œuvres culturelles d’une inégale valeur.

On ne peut pas prétendre en tout cas qu’une révolution culturelle a eu lieu dans notre pays rien que parce que beaucoup de bruit a été fait autour de cette onéreuse manifestation. Si une action redorant le blason du ministère de la Culture pouvait être enregistrée au cours de l’année 2007 sur le compte de ce département c’est sans conteste la reconversion des anciennes Galeries algériennes en Musée d’art moderne. Un beau geste qui nous fait oublier un instant la transformation de certaines librairies en pizzerias.

On ne peut faire la fine bouche devant aucune activité culturelle qui viendrait secouer la torpeur dans laquelle est plongé le pays depuis des lustres. Néanmoins, le commun des citoyens aurait souhaité que, au moins, la même énergie et les mêmes dépenses consacrés à ‘’Alger, capitale de la culture arabe’’- sinon plus, pourquoi pas- soient aussi consenties au réveil culturel de tout genre. Entre l’authenticité de l’acte culturel et la superficialité de l’entracte fait de boucan et de folles dépenses, les termes du choix ne sont véritablement pas nombreux. À quoi rime un salon du livre dans un pays dont le système éducatif ne forme plus de lecteurs et dans un système économique qui, le restant de l’année, considère le livre comme n’importe quelle marchandise confinée à sa valeur vénale au moment où, dans le cadre de l’OMC, des pays européens font valoir l’exception culturelle qui va d’une simple statuette ou banal silex jusqu’à la production cinématographique ?

Jusqu’à quand continuera-t-on à considérer que la culture est un fait conjoncturel, sporadique, dont la seule ‘’vertu’’ est de faire du bruit et de s’entourer d’un terne halo de faux prestige ?

Initiatives louables à multiplier

Une politique culturelle qui revalorise l’être et le patrimoine algériens est non seulement nécessaire mais possible. Des initiatives allant dans ce sens sont perceptibles depuis quelques temps. En effet, au-delà des remous et des déceptions générés par les manifestations culturelles de conjoncture, l’on ne peut que se réjouir de l’intérêt que les autorités publiques commencent à accorder à la réhabilitation de certains édifices ayant une valeur culturelle ou historique intimement liée à l’histoire du pays et de la société.

Une fois n’est pas coutume, l’un de ces sites se trouve être la basilique Notre-Dame d’Afrique dominant la baie d’Alger sur les hauteurs de Bouzaréah. En effet, ce lieu de culte chrétien dépasse largement sa vocation originelle strictement liturgique pour se fondre dans la mémoire de la ville d’Alger. Depuis les premiers chantiers, lancés par l’évêque Pavy en 1858 sur la base de plans architecturaux de type byzantin conçus par Fromageau, jusqu’à nos jours, ‘’Madame l’Afrique’’ -selon la belle et savoureuse contorsion que son nom a subie dans le langage algérois- fait partie intégrante du décor et du paysage de la capitale.

Sa position géographique privilégiée la mettant en saillie par rapport aux quartiers populaires de Bab El Oued et Bologhine n’a fait que lui attirer un intérêt redoublé des touristes nationaux et étrangers, et ce malgré les années d’horreur qui ont mis temporairement un bémol à son orgue. Désertée par les visiteurs, oubliée des regards, ce n’est qu’à la faveur du projet de réhabilitation de son édifice que la basilique commence à faire parler d’elle. En effet, la wilaya d’Alger s’est associée avec la Commission européenne, le Conseil général des Bouches-du-Rhône, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’État français dans une convention qui les engagent à rafraîchir et rénover cette “dame’’ – légèrement ébranlée par le séisme de 2003 – avec un budget de 5 millions d’euros. Les travaux s’étaleront jusqu’à 2011.

Un autre projet vient d’être également conçu par la direction des Affaires religieuses d’Oran avec l’ambassade des États-Unis d’Amérique pour la restauration de la vieille mosquée d’El Pacha représentant un des précieux vestiges de la période ottomane dans la capitale de l’Ouest. Ces actions de restauration et de réhabilitation de vieux sites et de séculaires édifices sont effectivement d’une certaine complexité technique qui exige l’association de diverses compétences pour les mener à bien dans le respect du cachet originel et de la vocation des objets à restaurer.

En Kabylie maritime, c’est le site romain de Tigzirt qui est inscrit à l’indicatif de la direction de la Culture de la wilaya pour être restauré selon les normes techniques modernes. À Sour El Ghozlane, les services concernés ont puisé dans le budget spécial Hauts Plateaux pour réhabiliter l’amphithéâtre romain et les remparts coloniaux.

L’Algérie constitue à l’évidence un vaste territoire riche de ses vestiges allant de la période préhistorique jusqu’à la colonisation française, en passant par la civilisation berbéro-romaine, les dynasties musulmanes du Maghreb central et les vestiges turcs. De nombreux lieux de culte, des cimetières, des mausolées et des cités entières attendent qu’un geste des pouvoirs publics vienne les sauver non seulement de l’oubli, mais surtout des mains criminelles qui ne cessent de les saccager et de les effacer de la mémoire culturelle du pays. Les exemples ne manquent pas. Des personnalités et des associations se sont élevées contre les dégradations du site de Timgad qui surviennent à chaque édition du festival annuel qui se tient dans cette ville.

Les ruines du village de Djouab, dans la wilaya de Médéa, abritant l’histoire de l’antique Rapidi, bastion de Takfarinas, sont tout simplement en état de… ruine du fait qu’aucune prise en charge scientifique de ce legs n’y a été réalisée. On ne le répétera jamais assez : l’équilibre de l’individu et de la société tout entière repose d’abord sur la mémoire collective que l’esprit rentier a voulu scotomiser et dilapider dans une entreprise lucrative d’abjecte cupidité. Il n’y a pas un seul mois où les services de sécurité n’arrêtent des vandales ou des voleurs de pièces archéologiques qu’ils destinent au commerce illégal, voire même à l’exportation frauduleuse.

Une authenticité à défendre et une mémoire à “rapatrier’’

Un mois du patrimoine, période pendant laquelle s’organisent journées d’études et campagnes de sensibilisation autour du précieux legs, matériel et immatériel, laissé par les générations qui nous ont précédés et dont l’âge peut remonter jusqu’à…l’âge de pierres, ne suffit guère pour vulgariser notre patrimoine culturel et sensibiliser les citoyens à son importance.

L’Algérie s’enorgueillit légitimement d’avoir pu récupérer, il y a quelques mois, la statue de Marc Aurèle, empereur et philosophe romain qui a marqué de son empreinte la Méditerranée au début de notre ère. A plusieurs reprises, des spécialistes, des médias et des responsables chargés du secteur ont tiré la sonnette d’alarme sur le sort réservé à certaines pièces culturelles ou historiques, mémoire supposée indélébile du peuple algérien. Le phénomène du vol de pièces archéologiques et de musée a pris une ampleur inquiétante au cours des deux dernières années. Il ne se passe pas un mois sans que la presse ne fasse état de vol, pillage, vandalisme, concernant le patrimoine culturel et historique de notre pays.

Certes, nous avons cette fluette consolation d’être informés par la presse ; mais, c’est pour mieux culpabiliser, sans grand résultat, les autorités chargées de la protection d’un patrimoine deux fois millénaire éparpillé aux quatre coins du pays. Y a-t-il pire façon de tuer le sentiment d’appartenance à un pays, à une culture, à une civilisation ? Y a-t-il manière plus avilissante de jeter la jeunesse algérienne dans le giron du nihilisme et dans les bras de l’intégrisme en leur faisant perdre les repères ? On viendra ensuite se plaindre du complexe des Algériens vis-à-vis de l’étranger et du sentiment de la haine de soi qui ont mené, conjointement avec le manque de perspectives professionnelles, au suicide et à la ‘’harga’’ !

Musées et sites historiques : une culture à réinventer

Même s’ils sont nécessaires, les efforts du ministère de la Culture de mettre à contribution les services de sécurité dans la protection du patrimoine historique et culturel ne sont manifestement pas suffisants. Il s’agit d’abord de sécuriser les structures (musées, parcs, écomusées,…) chargées de la préservation des pièces archéologiques par un système de vigilance permanente.

Des inspections et des audits réguliers doivent accompagner la gestion du patrimoine. Sur les grandes aires où reposent des centaines, voire des milliers, de pièces archéologiques à ciel ouvert (Parc national du Hoggar-Tassili, site archéologique de Brizina, au sud d’El Bayadh, les Djeddars de Tiaret, les sites de Aïn Sefra,…) ou dans les villes antiques comme Timgad, Tipasa ou Djemila, l’action des pouvoirs publics est plus que sollicitée.

Elle est le seul moyen qui puisse arrêter la saignée de la mémoire collective des Algériens et qui, hélas, commence à être bradée en lambeaux sur les marchés de brocante d’Europe ou dans les magasins des antiquités. Reste la grande œuvre de faire sentir aux enfants d’Algérie le caractère quasi sacré du patrimoine historique du pays, qu’il soit matériel ou immatériel, et l’absolue nécessité de la sauvegarder et de le promouvoir.

Cette dernière action suppose une autre ‘’industrie’’, une autre intelligence nationale qui a pour nom le tourisme. Les sites historiques et les pièces culturelles sont considérées, dans cette optique, la ‘’matière première’’ du secteur touristique. Sur ce plan aussi, notre pays accuse un immense retard pour mettre en valeur ces lieux, les rendre accessibles par l’installation des routes, de l’énergie et d’autres équipements spécifiques, et préserver l’équilibre et l’harmonie de l’environnement qui font l’authenticité et l’originalité de ces sites. Et c’est là qu’intervient aussi le souci du ministère de la Culture de faire participer les services de sécurité à la protection des pièces culturelles contre le vol et le pillage. Pour avoir visité à plusieurs reprises le bel édifice qu’est le musée national de Cirta planté en plein centre de la ville du Rummel, au milieu d’autres édifices publics du XIXe siècle, nous avons pris conscience de la valeur des pièces, outils, statues, mosaïques et autres objets qui y sont conservés depuis près d’un siècle. De Batna,Tébessa, Khenchela,…etc. des bustes, des mosaïques, des silex, des lampes, des gravures, ont été acheminés jusqu’ici pour ‘’rendre visible notre patrimoine’’, selon l’expression de Mme Benkhelil, directrice de l’établissement.

Eviter à l’écolier la culture ‘’harraga’’

Mais, comment rendre visible, faire percevoir le sens et la portée d’une telle accumulation et d’une telle succession d’étapes, d’efforts de l’homme et de civilisations qui ont eu pour théâtre la terre d’Algérie à des écoliers, collégiens et lycéens qui n’ont de l’histoire qu’une notion abstraite à l’aspect rébarbatif ? Comment contribuer par ces actions à former le citoyen de demain, fier de son passé riche et varié et s’intégrant sereinement dans la communauté nationale ? C’est le défi lancé par une association constantinoise dans une ambiance non seulement d’indifférence, mais, pire, d’adversité. Nul besoin de se lamenter lorsque des énergies bénévoles et des compétences passionnées viennent combler, du moins en partie, les déficiences et les ‘’omissions’’ de l’école algérienne.

Ces dernières sont malheureusement trop nombreuses pour qu’elles puissent être rattrapées par un simple travail de volontariat. Si seulement celui-ci pouvait bénéficier de l’aide et de l’assistance des pouvoirs publics. Pour les cours de botanique et de géologie, rares sont les établissements qui prévoient des sorties sur le terrain. Sous d’autres cieux, la première connaissance géographique est celle relative au village et à la commune où résident les élèves.

En prenant connaissance des roches, de la nature du sol, des ruisseaux, des plantes et des bestioles qui composent et peuplent le paysage local, l’écolier commence à se fixer dans un ‘’pays réel’’, une terre qu’il apprendra à aimer. C’est lui éviter, ainsi, la haine de soi et le complexe de l’étranger, paradis pathologiquement magnifié jusqu’au stade de l’esprit ‘’harraga’’.

Or, pour peu que nos potentialités naturelles soient rationnellement exploitées et que nos gisements culturels intelligemment préservés et mis à la disposition de la communauté, le vrai paradis est bien ici, chez nous. Il s’agit, en fait, d’aller à la redécouverte de soi.

Il n’en demeure pas moins que, malgré les limites objectives dans lesquelles est circonscrit le travail d’une association, ce genre d’initiative va légitimement droit au cœur. Cela est d’autant plus vrai qu’une grande partie des associations- happées par la centrifugeuse des intérêts politiciens qui en font de ternes satellites d’autres coteries bien établies- ne font qu’arborer ce titre pour des desseins autres que les nobles objectifs sous-tendant l’action de la société civile.

Amar Naït Messaoud

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