Un village qui se développe

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Dans ce sens, Seddouk a connu plusieurs incendies l’année passée, mais les Seddoukois ne savent pas encore prendre les leçons qui s’imposent à eux.

Mais quoique l’on dise, le voyage en vaut la peine au vue de ce que la nature a façonné comme environnement sauvage de toute beauté, un paradis de l’escapade et de l’escalade fait de régiments d’oliviers serrés les uns contre les autres exhibant un fruit vert en abondance.

Les grappes d’olives qui ornent les oliviers attestent d’une production future prometteuse qui attend les producteurs, laquelle certainement contribuera a la baisse du prix de l’huile d’olive qui a pris son envol l’année passée. Au milieu de ces régiments apparait au loin une forteresse, c’est évidemment d’Amalou Sidi Mouffok dont il s’agit et le lieu de notre destination. Cette bourgade riche en histoire, relevant de la commune de Seddouk et renfermant environ un millier d’âmes impose le respect.

C’est aussi le village du saint Sidi Mouffok, venu de Béni Mellikèche pour élire domicile à cet endroit qui porte à présent son nom. Prêchant la bonne parole et enseignant le Coran, à sa mort, les villageois en guise de reconnaissance, lui ont construit un mausolée servant de lieu de pèlerinage à ceux qui l’adulent et le vénèrent encore. Des malades lui rendent visite pour obtenir la guérison par sa bénédiction. A l’occasion, la famille du malade égorge une bête, anime une fête conviviale et invite les présents autour d’un couscous préparé sur place. Les villageois, fiers de leur patelin ne cessent d’œuvrer pour en faire un village propret et fleuri comme il y en a très peu dans la région. Dominant toute la haute vallée de la Soummam de Sidi Aïch à Akbou, cette forteresse inexpugnable, car c’en était une, est érigée sur une “protubérance” au dessous d’une petite pinède aux arbres verdoyants même en été. Recevant ses émigrés venus passer quelques jours de vacances chez eux auprès de leurs familles, ce hameau composé d’habitations imbriquées les unes dans les autres a vécu au rythme d’une animation folklorique induite par les disk-jockey qui fusaient de partout et à forts décibels en été, la saison des fêtes de mariages, des cortèges nuptiaux, des repas collectifs, des galas artistiques sur l’esplanade du village, etc. Mais après le moins d’août, le village se vida, l’ambiance conviviale disparait et les villageois reprennent alors leurs habitudes hivernales. Le village a pris depuis l’air d’un désert avec un vent automnal qui siffle dans les ruelles. Le cauchemar pointait déjà du nez à l’horizon et qui induit des dépenses faramineuses saignant les petites bourses déjà éprouvées par les vacances.

Les émigrés font vivre la bourgade

A commencer par le Ramadhan passé dans des conditions pas évidaantes, la rentrée scolaire et l’Aid. Le voyagiste empruntant la RN 74, en terminant la côte juste en se lançant sur le plat tombera nez à nez avec cette bourgade alanguie au soleil de l’été.

En voyant tous les paysages d’une beauté à couper le souffle qui s’offrent aux yeux, il ne s’empêchera pas pour autant de la qualifier de coin paradisiaque propice pour la détente contrairement à ceux qui y ont élu domicile et qui ne vont pas avec le dos de la cuillère pour crier à qui veut bien les entendre la misère noire qui colle à leur peau ils souffrent quotidiennement des insuffisances dans un village situé pourtant à un jet de pierre du chef-lieu communal et de daïra, donc tout près des officiels. Leurs notables sur la voie tracée par leurs ancêtres ne cessent d’œuvrer pour arracher aux pouvoirs publics des infrastructures à même d’améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens. Ils ne lésinent ni sur le temps ni sur leur volonté pour porter à la connaissance des autorités locales les revendications des habitants qui les ont mandatés. Leur combat n’est jamais vain et nous prendrons pour exemple le projet de gaz de ville arraché après des démarches draconiennes auprès de qui de droit.

En effet, en 2004, un projet de gaz de ville a concerné uniquement la ville de Seddouk. Takaats et Amalou, deux bourgades presque annexées à la ville n’ont pas été prises en compte dans ce projet. Les notables de ces deux villages partant du principe que « l’union fait la force  » et la main dans la main ont frappé à toutes les portes demandant l’extension du projet à leurs villages.

Les Amalouciens ont fait monter les enchères en faisant barrage à la conduite principale qui traverse leurs terres et menaçant d’arrêter les travaux du répartiteur principal de gaz érigé au centre de leur village. Voila, comment ils ont pu arriver à obtenir gain de cause, obtenant ainsi cette fameuse extension d’alimentation de leur bourgade en gaz de ville. Cette commodité, qui procure confort et chaleur, a chamboulé, dans le bon sens, complètement la vie sociale des Amalouciens qui sont passés désormais du statut de ruraux à celui de citadins.

Le combat a continué, avec cette fois, la défense de leur environnement. En effet, pour s’imposer face au péril environnemental qu’induirait une décharge publique projetée par l’APC sortante en choisissant comme endroit devant abriter cette décharge, un lieu symbolique et touristique situé à la lisière d’une pinède près du village Amalou non loin de la ville de Seddouk, les Amalouciens se sont soulevés comme un seul homme pour s’opposer à l’implantation de cette décharge de crainte que leur santé n’en prenne un sacré coup. La nouvelle APC trouvant le dossier encore brûlant sur le bureau a tranché en faveur des défenseurs de l’environnement en projetant d’aménager l’endroit en un vaste espace vert aménagé pour les balades, les détentes et les villégiatures touristiques.

L’eau est rationnée en été comme en hiver

Les problèmes de la jeunesse ne sont pas en reste. Manquant terriblement de loisirs, la masse juvénile, désemparée et désorientée fait face aux fléaux sociaux qui la guettent à chaque coin de rue. Pour ce faire, les jeunes ne cessent de réclamer un terrain de sport pour sortir de la léthargie induite par l’oisiveté, le farniente et la monotonie. Les pouvoirs publics n’ont pas attendu pour accéder à leurs revendications en leur accordant un terrain de jeux de proximité. Mais l’ironie du sort fait que ce projet tarde à voir le jour suite à l’absence d’une assiette foncière devant abriter le projet, avons-nous appris auprès du président d’APC actuel.

Comme tous les villages de la commune, ce village alimenté en eau potable du forage de oued Soummam est rationné en ce précieux liquide en été comme en hiver. Les autorités locales ne sont pas restées, non plus insensibles, devant l’état piteux de la route principale totalement dégradée et constituant l’entrée dudit village. Elles l’ont fait bénéficier d’un projet d’aménagement urbain pour la pose de trottoirs et de bordures de trottoirs ainsi que le revêtement de la chaussée.

Il y a aussi urgence pour la réalisation de pistes agricoles facilitant l’accès avec des moyens carrossables aux parcelles de terre de ce village. Avec les infrastructures de base réalisées par d’autres villages dans le cadre d’un PPDRI, les Amalouciens veulent aussi demander un projet de proximité de développement rural non uniquement pour l’ouverture de pistes agricoles mais aussi pour d’autres projets à titres collectif ou individuel.

Cela étant, Amalou sur d’autres volets, notamment sur le plan urbanisme connait un essor de développement fulgurant. Outre la route, allant des Quatre-Chemins jusqu’au village, bordée de constructions nouvelles de type pavillonnaire, un lotissement situé à côté, appelé communément  » El-Mizab  » est annexé à ce village par l’entremise de nouvelles constructions modernes qui naissent comme des champignons. L’endroit isolé est situé sous une pinède, sur un terrain légèrement accidenté, bien exposé au soleil et à l’air salin provenant de la mer, il regorge d’eau, ce qui fait que les habitants ne comptant plus sur l’eau du château d’eau ont réalisé, presque tous, leur propre puits.

Voila les facteurs positifs qui incitent les gens à choisir ce lotissement où les prix du mètre carré des lots de terrain, cédés privés ne cessent de grimper. Amalou se développe donc doucement mais sûrement, beaucoup reste à faire disent ses habitants.

L. Beddar

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