Un établissement qui souffre du manque de moyens

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La téléphonie fixe est réduite à une seule ligne WLL installée dans le bureau du directeur, d’où l’inexistence d’Internet, qui fait pouvant partie des projets de développement dictés par le président de la République en 2005. En plus, le transport scolaire est devenu insoluble puisque les moyens mis à la disposition par la tutelle ne véhiculent même pas 30% des lycéens.

Le transport fait défaut

De leur côté, les enseignants se plaignent également du même problème, en effet l’administration exige une ponctualité absolue, alors que les moyens de transport font défaut, “nous sommes entre le marteau et l’enclume, nous avons eu l’accord d’un privé pour nous faciliter le transport, mais un simple retard de 5 minutes causera l’absence durant toute la journée, et les autres transporteurs ne passent plus par cet endroit, vu l’état de dégradation de la route qui y même”, explique un autre enseignant. Ce problème est beaucoup plus complexe quand il s’agit des enseignantes qui ne peuvent se déplacer à pieds empruntant une route désertique pareille. De même, l’administration met le doigt sur le véhicule de service alloué par l’APC. Ce dernier est en panne, “…puisque il est impossible de le réparer”, accentua un représentant du Cnapest lequel exposera le cas des malades, “aucune prise en charge des malades, de la part du service sanitaire qui aurait dû avoir sa part de responsabilité au sein du lycée, même le médecin chargé des lycéens ne vient que pour remplir les fiches du bac.” Il est utile de signaler que le lycée d’Aghbalou englobe, à l’heure actuelle, 617 élèves, venant de différentes localités de la commune : 78 élèves de Selloum, 2 viennent de Chorfa et les autres sont originaires de Takerboust. Le pourcentage est presque égal entre filles et garçons, 310 filles et 307 garçons. Répartis sur les trois niveaux d’enseignement, 231 lycéens en 1ère année, 184 en 2ème année et 205 candidats au bac cette année. Ce nombre s’avère toutefois très élevé quand il est question de la restauration, car la capacité du réfectoire ne dépasse pas 300 personnes, et le nombre bénéficiant de ce service va au-delà de 650 personnes entre personnel et élèves. Vu la situation de l’école, l’économat prend en charge tout l’effectif. Il est à signaler que le point le plus apprécié par les enseignants, surtout sur le plan de gestion est l’approvisionnement de la bibliothèque, “à ce propos, nous constatons une subvention très satisfaisante par rapport aux autres lycées, car le conseil de gestion alloue une grande somme annuellement pour ce service’’, dira un enseignant. Dans ce contexte, le lot destiné aux démunis est de 293 déjà servis pour la majorité. La prime de scolarité destinée aux démunis sera prête à partir de ce samedi. “Ce retard, affirme le représentant du Cnapest du lycée, est causé par l’absence de coordination entre les services concernés.’’ De son côté, l’administration impute ce retard à une gestion anarchique. Le budget alloué pour ces primes aurait été versé au lycée de Chorfa.

Bons résultats malgré tout

Ce dernier établissement a consommé l’enveloppe destinée au lycée d’Aghbalou. Ce qui attire l’attention dans cette institution, c’est l’infrastructure elle-même, qui répond aux normes de l’architecture moderne (côté esthétique), le lycée est constitué d’un seul bloc de forme circulaire comptant trois étages, et plus de vingt-cinq salles, avec un bloc pour l’administration, un amphithéâtre, un réfectoire et un petit stade trop exigu selon l’avis partagé au lycée des enseignants, élèves et l’administration, il existe également deux laboratoires pour les spécialités physique et les sciences, et deux pour l’informatique et la technologie avec un matériel, relativement disponible, pour un nouveau lycée. L’établissement est doté d’une bâche à eau, pour assurer l’entretien et l’hygiène, mais cela se complique davantage par une fuite d’eau non encore localisée depuis sa mise en service. L’administration fait appel à l’APC pour l’approvisionner en cette denrée vitale dès qu’il s’avère un manque à l’horizon. Dans sa version, le représentant du Cnapest affirme : “Il y a ce projet d’achat d’une grande citerne pour combler la pénurie d’eau au sein du lycée mais il n’a pas encore vu le jour.’’ À l’avenant, tout le monde se plaint du manque affiché des adjoints de l’éducation, des ouvriers polyvalents et des factotums, chargés de la maintenance et de l’hygiène ainsi que de la sécurité du matériel, de l’infrastructure et des élèves de cet établissement. Un enseignant dira : “Nous avons un manque de laborantins et ATS (Agents techniques spécialisés), pour équilibrer, on a adopté la politique de déshabiller les uns pour habiller les autres, on a chargé deux ATS stagiaires d’un CFP, et même au niveau du secrétariat, on a mis à la disponibilité un secrétaire d’un collège voisin, qui lui même attend sa régularisation.” Néanmoins, le problème du personnel enseignant ne fait pas défaut puisqu’il est disponible pour toutes les filières et toutes les spécialités. “Ce qui est à dénoncer, c’est le problème des contractuels non payés pour une période dépassant une année, le problème des PCEF dépêchés dans des collèges ou des primaires depuis 2003, et qui revendiquent une intégration dans le lycée. Leur réinsertion dans leurs cours d’origine est très difficile’’, fera remarquer un membre du Cnapest. Interviewé sur la question du matériel disponible au laboratoire, ce dernier dira : “Le ministère et l’académie refusent l’achat des appareils sous prétexte que l’article 272 (acquisition) est bloqué par le gouvernement depuis 1995’’, profitant de cette occasion il déclare : Par précaution, l’administration de l’établissement refuse d’imprimer les planches et les documents indispensables.” Depuis son inauguration, le lycée d’Aghbalou a connu une courbe croissante dans les résultats du baccalauréat, respectivement de 10,86% en 2005, 25,75% en 2006, 27,80% en 2007 et 50% en 2008. Ces résultats probants méritent tout de même une stabilité du staff administratif. Pour rappel, le lycée a traversé, depuis son ouverture, une période d’instabilité du personnel de l’administration, notamment celui du directeur. Chaque année, des directeurs stagiaires viennent dans ce lycée isolé et après leur titularisation ils repartent à la recherche d’un poste vacant et similaire dans d’autres régions.

En somme, le lycée d’Aghbalou a traversé, pendant des années, une situation des plus instables il commence peu à peu à retrouver une certaine stabilité. Mais beaucoup de travail reste à faire afin de combler tous les manques.

Brahim B.

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