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Les habitants de Tamda investissent la rue

Ils ont procédé à la fermeture, à l’aide de barricades de tous genres, des différents accès traversant le village qui constitue un carrefour reliant notamment Ouaguenoun et Fréha à la RN12. La circulation automobile a été ainsi paralysée durant toute la matinée.

A part les cas d’extrême urgence, tous les automobilistes ont été priés de patienter et / ou de rebrousser chemin. En outre, l’ensemble des chantiers entrepris au niveau du nouveau pôle universitaire ont été bloqués. L’action s’est poursuivie jusqu’aux coups de 11h. Les promesses du chef de daïra qui a été sur les lieux ont fini par avoir raison de la détermination des protestataires qui ne voulaient en premier lieu rencontrer que le wali. “ On est las des promesses qui ne sont pas tenues. Le wali doit venir ici pour constater l’état des lieux”, nous dira Farid. “Nous ne voulons rien entendre, nous voulons que le wali lui-même vienne ici…”, lancent unanimement les villageois à l’encontre d’un représentant des services de la wilaya dépêché sur place. Le même discours a été tenu avec le chef de daïra de Ouaguenoun et du P/APC à leur arrivée. Il a fallu tout le sens de persuasion du nouveau chef de daïra pour convaincre les protestataires à s’entretenir avec lui. “Je vous promets et je m’engage personnellement à résoudre vos problèmes…”, lança ce dernier aux villageois. C’est cet engagement solennel qui a fait plier les protestataires qui ont ainsi accepté de traiter avec le chef de daïra, qui est en fait, nouvellement installé à son poste. “Il est nouveau, il ne doit pas donc payer les pots cassés. Donnons-lui un délai pour agir ensuite on verra”, déclarera un sage parmi la foule en s’adressant justement à ses camarades. Une réflexion pleine de bon sens, doit-on dire, qui été favorablement reçue par les jeunes et moins jeunes de Tamda qui ont donc décidé de passer à l’action.

Jeudi, Tamda a frôle la catastrophe

Néanmoins, ces villageois ont incité le premier responsable de la daïra de Ouaguenoun et du P/APC local à prendre connaissance de visu de l’état lamentable où se trouve le village Tamda.

Il faut dire que ce dernier n’est pas sorti de l’auberge, aucune de ses différentes pistes n’est aménagée, pis encore, celles-ci ont été défoncées par les engins des entreprises qui ont entrepris des chantiers. il y a quelques mois, sans qu’ils aillent au bout de leurs travaux.

Ainsi des flaques d’eau se sont constituées suite aux dernières pluies qui se sont abattues sur la région et fait sortir de leurs gonds les villageois de Tamda. Autrement dit, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Un vase déjà plein.

Il se trouve, en effet, que les eaux pluviales se sont introduites dans quelques domiciles, c’est du moins ce qu’ont laissé entendre les protestataires. “Notre village a frôlé le pire, jeudi passé, les eaux pluviales ont accédé dans quelques maisons à cause de l’indisponibilité de conduites pour leur évacuation. Sans la mobilisation des villageois qui se sont pris en charge en créant des conduites d’urgence, des maisons auraient pu être tout simplement emportées”, dira Rabah. Sinon, le village Tamda, soutiennent ses habitants, manque de la moindre commodité, ils estiment d’ailleurs qu’ils sont victimes d’une injustice dans le sens où leur village a été oublié au moment où le pôle universitaire ainsi que le centre urbain de Tamda disposent de tout. “C’est inadmissible, tous les efforts sont concentrés sur cette future ville qu’on annonce à grande pompe alors que notre village est carrément délaissé”, déplore Farid.

Le chef de daïra découvre la face cachée de la localité

Il est vrai, en effet, que Tamda, le village, offre un visage désolant que le nouveau chef de daïra de Ouaguenoun a découvert à l’occasion, puisqu’il a été invité à visiter les différents coins du village. Il a pu ainsi prendre connaissance du calvaire que vivent réellement ses habitants. II a découvert les différentes pistes “ pleines de boue”. “Nos enfants parcourent quotidiennement ces ruelles pour se rendre à l’école, des fois, comme c’est est d’ailleurs le cas aujourd’hui, il sont contraints de marcher les pieds dans l’eau tellement celle-ci est inévitable”, disent les villageois au premier responsable de leur daïra qui étai accompagné par le P/APC. En outre, la face cachée de Tamda, le futur centre urbain, manque d’éclairage public, son réseau d’assainissement date de plusieurs années. D’ailleurs, la conduite a éclaté dans un endroit à proximité des habitations formant ainsi un égout à ciel ouvert. “Cette situation dure depuis deux ans. Cet éclatement a été maintes fois signalé aux services de l’APC mais en vain”, lança un des habitants au chef de daïra qui a pris l’engagement de tout résoudre dans les plus brefs délais. “Je vous promets que Tamda changera de visage d’ici quelque temps. Les traveaux pour l’amélioration urbaine seront lancés dès aujourd’hui. Et je m’engage à prendre en charge, moi personnellement la supervision des différents chantiers.

Je viendrai chaque jour, s’il le faut, ici”, lança ce dernier aux villageois. Suite à quoi, ceux-ci décident de suspendre les actions.

M.O.B.

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