Les mois de juin et de juillet sont traditionnellement des mois d’examens : sixième, brevet d’enseignement, bac. C’est une période de travail intense, de peur, d’angoisse mais aussi d’espoir. L’examen est, en effet, un moment d’évaluation non seulement du travail d’une année mais aussi d’un cycle (le primaire pour la sixième, le moyen pour le BEF) ou de toute une scolarité (le bac). On a beau dire que de plus en plus d’Algériens se désintéressent des études, on a beau faire d’éloge de l’affairisme et du gain facile, beaucoup d’Algériens tiennent encore aux études et aux diplômes. Il est vrai qu’on n’accroche plus, comme autrefois, le diplôme (on pense au certificat d’études de nos aînés !) mais on lui accorde toujours de l’importance. La joie du succès est toujours forte et les familles dépensent sans compter pour le fêter. En fait, le diplôme est toujours resté un élément de valorisation et le mot diplôme, en Kabylie a gardé toute sa force magique. C’est avec fierté que les mères, par exemple, exhibent les diplômes de leurs progénitures. Ces dernières années, le diplôme est même devenu un atout dans le mariage des filles : “elle a un diplôme de…”, “elle a fait des études de…”, ce qui signifie, bien souvent, que la fille peut travailler, donc aider son futur époux. Le diplôme est aussi un pourvoyeur d’emplois même si, dans la conjoncture actuelle, on sait que beaucoup de diplômés sont au chômage. “Les choses changeront, droit, la situation va s’améliorer et les diplômés retrouveront leur place !” C’est une certitude mais c’est aussi une belle leçon d’espoir pour tous ceux qui doutent des capacités de l’Algérie à relever la tête et à renouer avec ses traditions…
S. Aït Larba
