Mohand – Séghir Zemouli, un survivant de l’opération  »Jumelles »

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Cette dernière qui avait servi, selon des témoignage d’abri pour les résistants durant le soulèvement de la Kabylie en 1871 avec El Mokrani, servira plus d’un siècle après de refuge à des glorieux résistants de l’ALN.

Cette grotte qui témoigne aujourd’hui des affres qu’a subi la Kabylie sous le joug du colonialisme français, « serait une mine datant d’une époque antérieure à l’invasion française », précisent d’autres témoignages. Située au nord-est du chef-lieu de la commune de Boudjellil, elle domine la vue à partir du sommet qu’elle occupe. Cette cachette servant de zone de repli pour les valeureux combattants est un haut lieu de l’histoire. Evoquer ce lieu, c’est se remémorer, inévitablement l’horrible opération Jumelles lancée par l’armée coloniale contre les maquis de l’ALN en Kabylie en 1959. Selon des témoignages, le colonel Amirouche disait que cette grotte « est une cachette géniale pour laquelle il fallait improviser une autre issue de secours. »

Le 16 octobre 1959, la grotte fut assiégée par l’armée française. A l’intérieur, tout une organisation s’y trouvait. Entre militaires, gradés et autres responsables, le nombre avoisinait les 75 éléments. Pendant 13 jours, un déluge de feu s’est abattu sur la grotte afin « d’extirper » les résistants qui s’étaient réfugiés à l’intérieur. Au bout de trois jours d’encerclement, témoigne un rescapé, « un djoundi est sorti, mais vu l’acharnement de certains éléments de l’armée coloniale sur lui, il avait divulgué les secrets de la grotte », et d’ajouter que, « le pauvre fut torturé sauvagement à mort. » Quelques jours plus tard, une offensive avec des bombes lacrymogènes fut lancée par les Français contre les occupants de la grotte qui avaient fini par se rendre. Ils étaient condamnés à de lourdes peines.

« Plusieurs condamnés ont péri sous la torture », se souviennent, encore les rescapés. Parmi les survivants de cette tragédie de la Guerre d’Algérie, on peut citer, Saâdi Ali, Zemouli Mohand-Séghir, Rabah et Mahmoud, Moussaoui Larbi, Hchakel Sadek, Cherrared Mahmoud, Hechache Rabah, Merzouk Mohand Arav, Laâtouze Daï. Ces lieux resteront à jamais des symboles pour les générations futures. Ils témoigneront de ces années de guerre qui ont aboutit à la libération du pays. Aujourd’hui Zemouli Mohand-Seghir coule des jours heureux à Télémly auprès de ses enfants et de ses petits-enfants Hilda, Mohamed et Yannis.

Yannis Zafane

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