Cette tradition, héritée de leurs ancêtres, se veut un moyen de rapprochement entre les villages, mais aussi une manière de consolider les liens entre les familles, dont la présence a été fortement remarquée à l’occasion du rituel préparé par les villageois. Le lieu choisi pour accueillir les visiteurs est symbolique pour les habitants de Boumadène, surtout cette année, d’autant que le 17 Octobre est considéré, affirme un villageois “comme une date référence de l’engagement de tout le village dans le combat mené contre le colonialisme.” En effet, la colline de Taourirt, où est érigé un mausolée, a été choisie par l’armée française pour y installer un camp militaire, devenu par la suite un lieu d’emprisonnement et de torture. A cette époque-là, Boumadène s’est vidé de ses habitants à cause des pressions qui s’exerçaient sur eux afin de collaborer avec les forces coloniales, mais ils n’ont abdiqué à aucun moment. C’est cette page de l’histoire qui a toujours motivé les organisateurs à donner plus de sens à leur commémoration, toutefois sans oublier l’aspect traditionnel de l’événement.
En ce sens et en l’espace d’une journée, la population de Boumahni a vécu ces moments de convivialité et de partage autour d’une waâda pour laquelle des bœufs ont été immolés en guise de sacrifice. Ce côté festif a agréablement été apprécié par les nombreux invités, en plus des bénédictions adressées par les sages du village lorsqu’on s’approche du lieu réservé pour recevoir les offrandes, lesquelles sont destinées à couvrir des dépenses engagées pour organiser le rituel.
M. Haddadi