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Les paysans préparent la récolte des olives

Le rituel ancestral de la campagne de récolte des olives a débuté, déjà, depuis plusieurs jours, par le désherbage des oliveraies. De bonne heure, hommes et bêtes envahissent les champs les plus éloignés qu’ils ne quitteront qu’au coucher du soleil. Les bruits de haches et de scies, coupant les branches mortes rivalisent avec les braiements des ânes. Les voisins s’appellent et se saluent d’un flanc de colline à l’autre. Les débris de bois et autres détritus sont brûlés sur les limites de la propriété, dégageant une fumée visible à des kilomètres à la ronde. L’éloignement de certaines oliveraies, situées au fond de la vallée, n’empêche pas des familles entières d’y passer leur fin de semaine. Les paysans, au travail, sont encouragés par l’image de “reconnaissance” que leur offrent leurs arbres. Les branches plient jusqu’à toucher terre, à certains endroits, sous le poids des olives vertes et charnues qui promettent déjà, une récolte sans précédent. Elles noirciront bientôt et commenceront à tomber. C’est la raison pour laquelle il faut faire place nette. Les fellahs anticipent sur la qualité des fruits qui ne manqueront pas de donner le maximum d’huile, surtout que les dernières pluies sont venues à point nommé. Dans les différentes communes de la Haute Kabylie que nous avons sillonnées, les oliviers présentent plus de fruits que de feuilles, comme le souligne notre accompagnateur.

D’Iferhounene jusqu’à Takhoukht, le constat est le même. La récolte sera bonne cette année. Ce qui fait l’affaire des paysans qui espèrent rattraper les pertes de l’an dernier où la récolte a été particulièrement faible. Cette embellie ne manquera pas de réjouir les consommateurs qui, de ce fait, s’attendent à une baisse du prix du litre d’huile qui a atteint des prix prohibitifs, l’an dernier. Nous ne devons, cependant, pas oublier que certains fellahs ont vu leurs oliviers partir en fumée, durant l’été. Pour ceux-là, l’huile qu’ils seront obligés d’acheter, n’aura pas la même saveur que celle qu’ils produisent habituellement. Ils n’oublieront pas de si tôt l’été 2008.

A. O. T.

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