La Dépêche de kabylie : Peut-on connaître l’historique de votre club ?
Rachid Djermani : L’Olympique gym de Béjaïa a été créé en 1991 grâce à la volonté d’anciens gymnastes qui veulent donner une autre dimension à cette discipline, délaissée et abandonnée par les responsables locaux.
Quel est l’effectif de l’OGB ?
Notre club est ouvert à toutes les catégories, surtout les plus jeunes (école). Nos athlètes sont très perturbés cette année par le problème de leur scolarité, plusieurs gymnastes sortent à 17h 30, je me demande ce que peuvent faire les gymnastes à cette heure-ci quand on sait, qu’à cette période, les journées sont très courtes.
On a préparé 3 athlètes précompétitifs depuis 3 ans et ce genre de problèmes nous freine malgré notre volonté, vraiment on ne peut pas travailler à ce rythme et c’est impossible d’atteindre un bon niveau Pour les résultats, au cours de la saison 2007/08, notre athlète, Célia Haroune est sacrée championne d’Algérie alors qu’une autre athlète a décroché la seconde place au championnat national Concernant le staff technique, on a 5 entraîneurs bénévoles (femmes et hommes), ils ne sont jamais associés aux stages organisés par la Fédération où on n’encourage que ceux du Centre et de l’Ouest.
Je suis prêt à payer de ma poche les déplacements de mes entraîneurs pour participer à un stage même si d’après la loi, la prise en charge et les déplacements sont à la charge de la Fédération.
Quelle est la situation du club, financièrement et matériellement parlant ?
Financièrement, les subventions, du fonds de wilaya et de l’APC, sont dérisoires avec 10 millions de centimes annuellement alors que la location de la salle nous revient à 10 000 DA le mois. Que faire avec cette somme quand nos déplacements vers l’ouest du pays nous reviennent à 10 millions pour un seul déplacement sur Oran ou Tlemcen. Notre ligue de wilaya est très pauvre, elle ne perçoit que 6 millions de centimes comme subvention annuelle.
On manque énormément de matériel, on travaille avec les moyens du bord, la volonté des athlètes et celle du staff technique, Concernant la salle, elle est réceptionnée depuis quelques jours, il ne manque que le revêtement et le matériel. Le DJS nous a promis que l’achat du matériel se fera après l’arrivée de l’enveloppe financière nécessaire. Le transfert du matériel, dont nous disposons, vers la nouvelle salle ne peut se faire car inadéquat avec cette grande salle.
Quelle est la politique du club ?
Notre politique est de préparer nos jeunes à atteindre le haut niveau mais c’est très difficile car on manque énormément de moyens
Actuellement, on a une athlète, Célia Haroune, âgée de 10 ans, qui est en équipe nationale, ce qui prouve qu’on est sur la bonne voie.
Vos lauréats athlètes sont-ils récompensés ?
Au sein de notre club, nous faisons des mains et des pieds pour être à la hauteur des sacrifices de nos athlètes et à la mesuré des titres décrochés malgré le manque flagrant de moyens. Par contre, je déplore la réception organisée par l’APC de Béjaïa pour récompenser les lauréats sportifs de la commune.
Lors de cette réception, notre meilleur athlète a reçu comme cadeau une Playstation alors que tous les premiers lauréats des autres disciplines ont reçu des micros portables.
À notre question au responsable concerné, “pourquoi cette injustice ?” Il me répond que “l’athlète est jeune donc elle ne nécessite qu’un cadeau pour jouer, de plus il coûte 15 000 DA. Vraiment je suis très déçu par cette reponse, je dirais simplement que ce n’est pas une réponse responsable.
Un dernier mot, M. Djermani ?
Mon dernier mot est un appel aux autorités locales : qu’on nous aide dans la subvention afin de réussir de meilleurs résultats. Nous avons la pâte et il suffit d’un peu plus de considération pour atteindre le haut niveau. La location de la salle nous revient très chère, ajouter à cela les horaires des cours de certains athlètes qui ne nous arrangent pas.
Ce problème concerne d’ailleurs tous les sports à l’échelle nationale.
Entretien réalisé par Zahir Hamour
