Le mois d’octobre est classé cette année au niveau du globe sous le signe du cancer, l’occasion de parler d’un syndrome devenu depuis déjà 20 ans la première cause de mortalité chez les deux sexes avant les maladies cardiovasculaires comme il a été révélé par des études épidémiologiques, et l’on songe à dire que ce fléau est responsable d’un décès sur deux qui ne frappe pas de manière identique toutes les personnes.
Nor Doha, une association nationale d’aide aux personnes atteintes de cancer, a participé pleinement à cette campagne mondiale anticancer. Elle était jeudi à Béjaïa pour une rencontre de vulgarisation sur le cancer du sein avec le public et le personnel de la santé.
Mme Gasmi, en sa qualité de présidente de cette association, souligne que cette manifestation est une occasion pour “ faire passer le message et faire connaître à toutes les femmes les moyens et manières de se faire surveiller contre le cancer du sein”, devenu le plus répandu chez la femme suivi de celui du col de l’utérus. Un cancer même facile à déceler est en évolution exponentielle en Algérie avec en moyenne 7 000 cas enregistrés chaque année, comme l’a révélé Dr Dilem du CPMC d’Alger pour lequel ce type de cancer occupe 21 % de ces tumeurs chez la femme. Soit une vingtaine de cas journellement.Les facteurs familiaux héréditaires, les changements environnementaux et les facteurs de la modernité : l’obésité, le tabac, l’alcool et l’alimentation sont autant de facteurs favorisant l’apparition de tout type de cancer dont la découverte précoce pourrait augmenter les chances de guérison, rassure notre interlocuteur tout en préconisant la prévention du cancer du sein des grossesses à un âge inférieur à 35 ans.
Le nombre de malades atteints de cancer dans la wilaya de Béjaïa et éparpillés dans plusieurs centres anticancer n’est pas déterminé sauf que l’on sait que 352 cancéreux sont suivis actuellement au service d’oncologie de l’hôpital d’Amizour pour chimiothérapie comme l’a confirmé le directeur de cet établissement.
En termes de dépistage du cancer du col de l’utérus, un centre de référence a été ouvert en 1998 avec le recrutement d’un spécialiste oncologue, ce qui a permis par la suite la formation du personnel soignant et la généralisation du dépistage par des frottis à travers les 42 PMI existant au niveau de la wilaya. Les services de la DSPRH ont révélé le chiffre de 2 200 frottis réalisés en 2007 et 1500 au cours de cette année. Quant au diagnostic du cancer du sein, Béjaïa sera dotée de deux laboratoires de cytopathologie, dont un déjà existant à Akbou et l’autre sera inauguré dans quelques jours à l’hôpital Frantz-Fanon de la ville de Béjaïa. Pour permettre de réaliser en outre des images permettant la découverte de tumeurs du sein, les services de la santé publique de Béjaïa annoncent l’acquisition d’un appareil de mammographie qui sera opérationnel après la formation adéquate de l’équipe désignée à cet effet. Le projet d’inscription d’un centre anticancer à vocation régionale est aussi confirmé pour l’année 2009 avec une capacité de 120 lits.
Nadir Touati