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Les villageois d’Azaghar bloquent l’avancée du gaz

Tel qu’il se présente, le conflit opposant les habitants du village Azaghar / Ahfir aux autorités est parti pour durer, longtemps. Après avoir empêché les ouvriers de poursuivre les travaux, les habitants conditionnent leur reprise par la promesse des autorités de les intégrer à la première tranche de distribution de gaz, programmée pour la région. Cette exigence serait, en quelque sorte, une reconnaissance pour les villageois dont les propriétés ont subi beaucoup de dégâts, suite au passage des canalisations. Les deux membres du comité du village que nous avons rencontrés, nous disent que toute la communauté est mobilisée jusqu’à la satisfaction de leur revendication. “personne n’a le droit de nous marginaliser”, disent-ils. Ils tiennent par ailleurs à préciser que lors de la première opposition “avant le mois de carême” une délégation composé de représentants des secteurs concernés (Sonelgaz, daïra, APC, DMI) a tenu sur les lieux, une réunion de conciliation, en présence des protestataires. Dans le procès-verbal dont nous détenons une copie, il a été suggéré aux responsables de modifier légèrement le tracé initial afin d’englober Azaghar/Ahfir, le bourg en question. Il est ainsi précisé, en ces termes : “Considérant la configuration de la commune et le tracé du réseau transport, il a été jugé opportun de réaliser le poste sur le réseau transport, ce qui permettra d’économiser deux kilomètres de réseau qui seront reconvertis en réseau de distribution. Cette opération permettra… d’intégrer Ahfir/ Azaghar…”. Depuis, les habitants d’Azaghar Ahfir s’en tiennent à cette déclaration. “C’est ce que nous cherchons”, nous dit notre interlocuteur. Plusieurs mois après, ne voyant rien venir, les opposants reviennent à la charge, déçus mais plus décidés que jamais.

Deux réunions de conciliation réunissant l’assemblée générale du village et les autorités locales (P/APC, chef de daïra d’Iferhounene) n’ont pas abouti à dénouer l’écheveau. “Nous n’abdiqueront pas tant que la déviation vers notre village ne sera pas entamée”, disent-ils en chœur. “Nous ne refusons pas que les canalisations traversent nos champs. Ce que nous n’acceptons pas, en revanche, c’est d’être exclus de l’opération alors que ce sont nos champs qui ont été défoncés pour permettre aux autres de profiter de ce précieux combustible”, conclut un délégué.

A. O. T.

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