La réussite de cette première édition a été soulignée par tous les participants. Mieux que cela, des recommandations ont été retenues pour faire mieux durant les prochaines éditions.
Pour cela, les deux commissaires des festivals de la musique et de la chanson kabyles et du film amazigh ont annoncé que le partenariat sera maintenu. Pour commencer, Ahmed Aici a fait part de la prochaine restauration de la maison de la culture de Béjaia qui devra répondre aux normes, non pas pour le festival uniquement, mais pour toutes les manifestations culturelles.
Édition…à rééditer
Hachemi Assad, de son côté, a déclaré que les recommandations retenues durant le colloque seront éditées dans peu de temps en proposant la création et la prise en charge d’une revue spécialisée du festival de la musique et de la chanson kabyles à l’instar de celle du festival du film amazigh.
Par ailleurs, les organisateurs ont déclaré que le colloque et le festival ont continué à avoir lieu en dehors de la maison de la culture de Béjaia. C’est ainsi qu’une visite a été rendue à Abdelouahab Abjaoui qui aurait, lui aussi, fait des propositions.
La clôture de cette première édition a eu également un côté émotionnel puisque ses parrains, Kamal Hamadi et Ben Mohamed ont rappelé le parcours de la chanson et de la culture kabyle qui vient d’être couronné par un festival institutionnalisé et pris en charge par l’Etat. Ce qui est une grande victoire d’un combat qui a duré. Ben Mohamed en a profité pour déclarer que l’absence d’un grand nombre de grandes figures de la chanson kabyles n’était aucunement de l’exclusion, bien au contraire, mais qu’il fallait penser aux prochaines éditions.
De son côté, Bazou, musicologue et président du jury, a tenu à donner son point de vue sur le niveau de la chanson kabyle actuelle tout en insistant sur l’impossibilité de faire la comparaison avec la nouvelle génération d’artistes et l’ancienne. Bazou résumera en disant que la musique reflète l’état de la société. Il conclura en disant que tout le monde sait ce que la chanson kabyle est devenue aujourd’hui mais
il faut quand même rendre hommage aux jeunes artistes qui font des efforts considérables.
Ce qu’il faudra retenir de cette première édition, c’est l’encouragement concret et l’opportunité donnée aux jeunes talents de travailler afin de réaliser de beaux produits, la possibilité de rencontre entre les figures mythiques et les jeunes artistes. D’ailleurs, les contacts sont établis et les « anciens » ont déclaré être prêts à mettre leur expérience au service de la nouvelle génération qui doit prendre la relève. A cet effet, Kamal Hamadi dira qu’il faudra désormais penser à ce qui se fera ultérieurement et non pas à se limiter à être nostalgique.
Farida Ait-Ferroukh, coordinatrice scientifique du colloque soulèvera les ravages faits par le piratage et l’atteinte à la propriété intellectuelle, appuyant ainsi Hachemi Assad qui s’est félicité de la collaboration des institutions telles que l’ONDA, l’ENRS et l’ENTV.
Des artistes primés
Côté animation, durant toute une semaine, en plus du concours, des vedettes ont animé les soirées. Citons Akli Yahiatène en ouverture et Lounis Ait Menguellet en clôture en passant par le groupe mythique Tagrawla qui vient de faire un retour fracassant sur scène après tant d’années d’absence. Bien entendu, la raison d’être de ce festival étant la promotion de la nouvelle chanson kabyle et l’encouragement des nouveaux talents, les prix ont été remis aux lauréats de cette première édition. C’est ainsi que le groupe Eclipse, qui a un avenir prometteur avec son style inédit, a reçu le premier prix suivi des autres lauréats qui ont reçu les prix de la meilleure voix, du meilleur texte ainsi qu’un prix d’encouragement.
Tarik Amirouchen