» 70% dans le secteur de l’éducation et 90% dans celui de la santé »

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DDK. Quel bilan tirez-vous de la participation des fonctionnaires à la grève ?

Meziane Meriane: Ceux qui ont gelé la grève, c’est leur droit, mais je condamne le tapage médiatique fait par les chaînes de la radio, disant à chaque fois que la grève est gelée. Malgré la menace du ministre de l’Education d’amputer les salaires des grévistes, nous en sommes à un pourcentage assez appréciable qui est entre 60 et 70 % dans le secteur de l’éducation, et plus de 90% de suivi dans le secteur de la santé, à travers le territoire national. On a enregistré des pics très importants de participation dans l’éducation au cycle secondaire dans les wilayas d’Oran, El Biad, Adrar, Béchar, Oum El Bouagui, Jijel, et à Tiaret où à 9h ils m’ont signalé 20 lycées. Donc, il y a eu vraiment un taux appréciable, et je pense que le taux va s’améliorer demain (aujourd’hui ndlr).

Mais ce matin (hier, ndlr), une bonne partie d’Alger n’a pas répondu à votre appel, peut-on savoir pourquoi ?

Pour Alger c’est vraiment mitigé. Selon le pourcentage que j’ai en ma possession il serait de 20 à 40% seulement. Par région, on peut dire que c’est mitigé au Centre, important à l’Ouest et au Sud, et entre 50 et 60 % à l’Est du pays. Un pourcentage important malgré les conditions que j’ai évoquées. Donc, il y a un taux de suivi appréciable.

Quelles sont les principales revendications de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique ?

Les revendications n’ont pas changé, c’est malheureusement les mêmes qui reviennent, à savoir l’ouverture du dossier d’indemnités avant l’adoption du statut particulier, car à chaque fois qu’on le remet sur la table on nous répète qu’il faut attendre le statut particulier. Maintenant que le statut est adopté, on nous demande d’attendre l’adoption de tous les statuts particuliers de la Fonction publique, c’est injustifié. A partir du moment où les indemnités sont spécifiques, qu’ils ouvrent le dossier d’indemnité pour le secteur de l’éducation, au lieu d’attendre que tous les statuts soient adoptés au niveau de la Fonction publique. S’agissant de la grille de salaire, elle doit être revue pour certaines primes comme la prime de rendement, et l’expérience pédagogique car elle sont calculées sur la base de l’ancien salaire de base qui est de 10780 DA, au lieu de les calculer par rapport à 26 000 DA. Donc cela fait une perte nette mensuelle estimée entre 5000 et 9000 DA, et ceci depuis janvier 2008. Nous demandons que justice soit faite à partir du moment où le président de la République a donné son aval pour la grille de salaires. A cela s’ajoutent la marginalisation des syndicats autonomes exclus de toutes sortes de décision, et aussi le pouvoir d’achat qui ne cesse de baisser avec une inflation très élevés et incontrôlée de la part des pouvoirs publics. Ce que l’on demande aussi, c’est préserver notre pouvoir d’achat avec l’indexation de nos salaires.

Est-il juste de déduire qu’il y a un conflit syndical, sachant que le SNTE et le SNAPAP se sont retirés de la grève ?

Il n y a pas eu du tout de conflit. Les syndicats qui se sont retirés, nous ont étonnés, à partir du moment où ils ont participé à toutes les activités, et rencontres qui ont donné naissance à cette grève. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Ils ont participé d’une façon démocratique, lors des réunions, donc les raisons évoquées dans leurs communiqués, ne l’ont pas été autour d’une table. Le plus déplorable, c’est l’exploitation de ce communiqué par les pouvoirs publics pour saboter la grève. Pour notre part, je confirme que la grève sera suivie durant ces trois jours.

Peut-on savoir quelles seront les actions envisagées après cette grève ?

Un responsable digne doit s’occuper et solutionner les problèmes dès le départ, et ne pas attendre pour répondre positivement aux doléances. La Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique n’est pas en compétition électorale syndicale. On a posé sur le terrain le même programme socioprofessionnel. Maintenant s’ils veulent qu’il y ait une grève illimitée, ils vont avoir une grève illimitée, et quel que soit le nombre de wilaya, qui vont suivre. On peut faire une grève illimitée même avec cinq wilayas, l’essentiel est de mener la lutte syndicale jusqu’au bout, et jusqu’à arracher tous les problèmes socioprofessionnels.

Propos recueilles par Maouchi Y.

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