«Le secteur de la santé paralysé à 100% et celui de l’éducation à 68%»

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Selon le porte-parole de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), le suivi est honorable dans la quasi-totalité des wilayas, à savoir Béjaïa (80%), Tizi Ouzou (75%), Bouira (52%), Oran (90%), Boumerdès (48%), Guelma (70%), Batna (60%). Par ailleurs le secteur de la santé a été paralysé à 100%, hier, au niveau de la capitale, hormis le service minimum qui a été assuré. C’est le cas notamment du CHU Mustapha-Pacha, où on a assisté à une assemblée générale qui a eu lieu à l’amphithéâtre du CPMC pour les enseignants de médecine d’Alger, suivie d’un rassemblement qui a été organisé conjointement par le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales et le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales. Cet événement a connu un écho favorable dans tout le secteur de la santé. Les médecins que nous avons rencontrés durant ce rassemblement sont satisfaits de leur action : “Le bilan est très satisfaisant, nous sommes fiers de l’adhésion de nos confrères qui sont mis d’accord sur les principales revendications : le statut particulier du médecin qui a été gelé par le gouvernement et la grille des salaires’’  » Notre principale revendication c’est la grille des salaires, qui est décevante et le régime indemnitaire qui n’est pas encore installé, pour cela nous allons manifester. Il faut rappeler que ce mouvement n’a rien de politique, » dira le professeur Salem. En effet, le rassemblement a été suivi, d’une manière générale, calmement. Ce mouvement a connu, faut-il le rappeler, une participation très importante des hommes aux blouses blanches. La coordination a décidé d’observer une grève au niveau de quatre grands CHU, à savoir Annaba, Constantine, Oran et Alger. « La reconnaissance des syndicats autonomes et le respect des engagements pris par le ministère de la Santé sont nos principales revendications. Pour nous, le débrayage a été massivement suivi durant les trois jours, c’est un grand succès pour nous. », a déclaré M.Djidjig, porte-parole du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales.

“ Est-il normal que le salaire d’un député vaille 10 fois celui d’un professeur ? ”

Pour Méziane Mériane, porte-parole du SNAPEST, le débrayage a dépassé les 90% dans le secteur de la santé. Ce dernier a démenti la déclaration du ministre de l’Education qui a avancé le taux de 4% : « Pour vous démontrer qu’il est faux immédiatement, si l’on tient compte du taux de suivi d’une seule wilaya, il dépasse les 4%, comment peut-on dire que le taux national ne dépasse pas les 4% ? Si on calcule le taux de suivi d’une seule wilaya qui a fait le plein (Oran), il dépasse les 4%, c’est un chiffre erroné. »  » Le mouvement est très important. Il a dépassé les 80%. Est-il normal que le salaire d’un député vaille 10 fois celui d’un professeur qui a 40 ans d’études et de formation ? A titre d’exemple, un gynécologue qui fait une garde de 24h, il lui arrive d’effectuer quatre césariennes par jour, et il touche par semaine 8 000 dinars, alors que chez le privé, il arrive jusqu’à 10 millions. Dans l’ensemble, il y a une hogra de la part de la tutelle, ce n’est pas leur préoccupation la santé du citoyen, un mépris total », déplore M. Allouche Rafik, maître-assistant au CHU Mustapha-Pacha. Cependant, les protestataires ont dénoncé vivement la sourde oreille du ministre de la Santé : “Nos doléances ont été exprimées depuis très longtemps déjà au ministère de l’Enseignement supérieur et au ministère de la Santé publique, à l’occasion des rencontres avec les ministres qui se sont succédé, mais sans aboutir malgré les promesses qui ont été faites. Nous exigeons également que nos deux syndicats soient reconnus comme partenaires sociaux à part entière conformément à la force qu’ils représentent. Nos revendications remontent au 10 octobre 2007, il y a eu une action le 15 janvier 2008, un autre mouvement le 24 février 2008. Egalement en avril, il y avait une lettre ouverte au président de la République et au Chef du gouvernement, mais on attend toujours, pour le moment c’est la sourde oreille. Là maintenant, on demande en tant que Syndicat autonome de la Fonction publique on a notre mot à dire, on veut être appelé au dialogue et à la prise en charge de notre avenir et notre carrière. D’un autre côté, nos revendications sont claires, on veut revoir le statut des praticiens de la santé qui ne sont pas encore sur le terrain, bien qu’il y ait une commission mixte au niveau du ministère de la Santé. On a déposé le statut finalisé avec le département au niveau de la Fonction publique, c’était au mois d’avril, mais jusqu’à présent, on n’a rien reçu. Le régime, il est appelé à être revu à partir de 2009. Pour ce qui concerne le point indiciaire, vu la cherté de la vie, le plus important c’est la grille des salaires. Notre protestation est légitime, et je pense qu’ils doivent nous entendre, pour aller vers une santé à la hauteur des autres pays. Enfin, la coordination va se réunir aujourd’hui pour fixer une date pour la prochaine réunion.  » Pour cela, on va prendre le temps nécessaire pour arriver à une convergence de toutes les forces syndicales. La coordination est pour la tenue d’une convergence de la force syndicale. La grève, elle, continue le plus normalement du monde sur le terrain, la grève n’est pas annulée, contrairement à ce qui a été dit sur les ondes de la radio”, dévoile M. Mériane.

Maouchi Yahia

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