Le mouvement de grève des médecins généralistes et spécialistes, lancé par la Coordination intersyndicale des fonctionnaires ne s’essouffle pas et les praticiens restent fermement opposés à la manière dont sont confectionnés leurs statuts particuliers, à l’instar des autres corps de la Fonction publique.
Même si le secteur privé, qui tient tête au secteur public de la wilaya de Béjaïa ne semble pas être concerné par la contestation, cette grève de trois jours a fait tache d’huile, surtout au niveau de l’EPH Amizour ou, dès le deuxième jour, les généralistes ont rejoint le mouvement après avoir installé leur propre section SNPSP. C’est à cet effet que les 16 établissements de santé de la wilaya de Béjaïa ont vécu depuis dimanche au rythme de la protestation, avec les soins urgents épargnés.
A prédominance des médecins généralistes dans les EPSP et des spécialistes dans les EPH, le décor est presque le même. Des pancartes portant les revendications des syndicats de ces deux corporations, le SNPSP et le SNPSSP, meublent les entrées principales des unités de soins les plus importantes où convergent les protestataires pour marquer leur action par des piquets de grève.
Tous les pavillons des urgences des hôpitaux ou des polycliniques ont fonctionné dans la sérénité sans aucune perturbation. nous affirment les quelques médecins qui dirigent la grève. Hormis le programme opératoire chirurgical et les consultations, les soins consécutifs aux opérations antérieures et aux malades déjà hospitalisés suivent normalement leur cours. « Nos syndicats ont opté pour la grève car notre tutelle continue de faire la sourde oreille à nos revendications légitimes tout en affichant un mépris envers nos corporations par un refus de dialogue sincère », ont souligné les nombreux grévistes qui avouent, par ailleurs, que le débrayage n’est pas chose facile dans les hôpitaux, vu les contraintes du métier.
Un malade qui venait de sortir ne savait pas à quel saint se vouer. Il dit avoir un rendez vous avec un spécialiste mais il a tout de suite été renvoyé et invité à revenir la semaine prochaine. Mais rapidement il dit comprendre ces médecins grévistes mal payés eux aussi, et ne peuvent s’échapper à la misère qui commence à toucher les fonctionnaires du service public suite le l’inflation du pouvoir d’achat. Pour notre interlocuteur, la responsabilité de ce marasme incombe à l’Etat.
Le grabataire prend son mal en patience et affiche une certaine compréhension envers les grévistes dont les revendications porteur effectivement, selon les écrits affichés sur le « pouvoir d’achat insoutenable », le « point indiciaire insignifiant » qui laisse clouer les salaires jusqu’à devenir insuffisant pour faire face aux besoins des ménages même de ces cadres de l’Etat.
Les libertés syndicales « bafouées » pour les organisations autonomes font partie du lot de revendications des praticiens de la santé qui y voient « une volonté délibérée à laisser aux abois le secteur public ». Un secteur dont les besoins, surtout en certaines spécialités, commence à se faire sentir par les hôpitaux de la wilaya.
Un déficit en gynécologues et autres spécialistes très présents dans le secteur privé de la wilaya se fait sentir partout. Même d’autres syndicats de la santé les pouvoirs publics sur les désagréments des malades et aussi sur la tâche des autres professionnels de la santé, notamment les infirmiers et les sages-femmes appelés à faire des évacuation quelquefois vers d’autres wilayas du centre ou de l’est du pays.
Cela est dû selon notre source au manque de logements à mettre à la disposition des praticiens, et aussi, au climat de travail « malsain » dans certaines structures de la santé.
A prendre comme exemple ce spécialiste rarissime qui fait la navette quotidienne de Tizi Ouzou à une autre localité de Béjaïa où il exerce. Une anecdote qui illustre le marasme qui règne dans les structures publiques, au moment où le secteur privé brasse des milliards sur le dos des malades.
N. T.