3 100 milliards pour l’amélioration urbaine, et le pourrissement reste total à Tizi-Ouzou

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Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, force est de constater que le développement local demeure à la traîne où l’incompréhension des citoyens de Tizi-Ouzou qui se demandent où va tout cet argent qu’on annonce à tout-va. A titre d’exemple, le projet d’aménagement urbain de tout le territoire de la wilaya a bénéficié d’une coquette somme de 3 100 milliards de centimes, comme l’a déclaré récemment le wali estimant que l’ensemble des 67 communes que compte la wilaya est concerné par ce programme d’embellissement tellement attendu au regard du cadre de vie dans les différentes cités est en dégradation très avancé: trottoirs défoncés, nids-de-poule sur les chaussées, égouts à ciel ouvert, éclatement des conduites d’eau potable, éclairage public défaillant… Même décor, peut-être prie dans les villages, où d’ailleurs des manifestations de rue sont signalées ça et là. Le wali a réitéré lors de son allocution prononcée à la session de l’APW tenue la semaine écoulée, sa détermination de réaliser l’ensemble des opérations inscrites dans le programme d’amélioration urbaine qui sont au nombre de 47. M. Maâzouz conditionne cependant la concrétisation de ce projet à la contribution des élus locaux dont certains sont mis à l’index dans le retard pris dans la réalisation de ce qui pourra métamorphoser les villes et cités de la capitale du Djurdura. Il se trouve, en effet, que certains élus dans quelques communes n’ont pas respecté les consignes portant sur la réalisation des études prévues au préalable avant de procéder à l’aménagement urbain. C’est du moins ce qu’affirment certaines sources. Il faut savoir en fait que ces opérations d’embellissement et d’amélioration urbaine comportent également la réfection des conduites souterraines (eau potable, assainissement) comme cela a été fait au niveau de la localité d’Azazga, à titre d’exemple. De leur côté, la Direction de l’urbanisme et de la construction de la wilaya et les autorités locales de nombre de communes avancent plusieurs contraintes pour expliquer, si besoin est, le “statu quo” qui persiste dans les villes et villages de Kabylie et plus particulièrement dans la wilaya de Tizi-Ouzou. En effet, celle-ci avancent notamment les oppositions des propriétaires terriens quant au passage des différents réseaux, ainsi que le relief montagneux. Ils évoquent également le manque de bureaux d’étude mais aussi les moyens humains et matériels… En fait, c’est ce dernier point qui a été toujours soulevé, c’est-à-dire le manque d’entreprises qualifiées en matière de travaux publics. Cela est peut-être vrai dans la mesure où certains projets ont été confiés à des Chinois, comme en témoigne le projet d’aménagement et de revêtement des trottoirs dans la ville des Genêts qui a été entamé il y a quelques jours. “Je suis vraiment outré de voir que ce projet se fait par des Chinois, » a indiqué d’ailleurs M. Maâzouz. En tout cas, cette donne a, semble-t-il, attiré l’attention des responsables du secteur puisque ceux-ci ont laissé entendre qu’ils vont encourager la formation dans ces métiers au niveau des centres de formation professionnelle. A ce titre d’ailleurs, on apprend que 6 000 maçons ont été formés ces dernières années à Tizi-Ouzou. Mais est suffisant pour combler le vide et permettre ainsi à Tizi-Ouzou à aller de l’avant ? C’est possible, mais tout le monde doit suivre et rentrer dans les rangs pour prendre ainsi le train du développement qui ne sifflera pas certainement deux fois. La population est lasse d’attendre en vivant dans des conditions parfois lamentables.

M. O. B.

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