1,5 million d’Algériens atteints d’hépatites

Partager

Les malades porteurs du virus de l’hépatite C et B ne sont toujours pas pris en charge. Ceci représente un fléau pour la santé publique. En Algérie, les affections du foie sont fréquentes. Elles représentent environ 30% des activités de consultation et 50% des hospitalisations des services de gastroentérologie. C’est du moins ce qu’a indiqué la vice-présidente de l’association SOS hépatites, Bekka Zahia, lors d’une conférence de presse tenue hier à la maison de la presse Tahar-Djaout. La prévalence des hépatites, selon Bekka Zahia, est que 2,5% de la population sont porteurs du virus de l’hépatite B et 2,7 de l’hépatite C. Ces chiffres ont été donnés par Said Barkat devant le Parlement.

En effet, 1,5 million d’Algériens sont porteurs de l’hépatite C et B, dont 749 malades atteints par l’hépatite C sont traités au niveau national, 72 porteurs de l’hépatite B traités, tandis qu’il a été enregistré 350 malades non traités sur tout le territoire national. Cela sans compter les malades non dépistés. Devant cet état de fait, la vice-présidente de l’association SOS hépatites a tenu à dénoncer l’inaction des autorités de la santé pour éradiquer ce fléau, car, selon la même source, les hépatites virales sont d’une fréquence et d’une certaine gravité qui en font un souci majeur et grave pour la santé publique.

Pour illustrer ces propos, Mme Bekka a parlé du comité national installé depuis deux ans, mais qui n’est toujours pas opérationnel, alors que sa mission était très importante. Il s’agit notamment de la mise en place d’un programme national pour la prévention, le dépistage et la prise en charge thérapeutique.

Dans le même ordre d’idées, l’interlocutrice a soulevé le problème de l’absence de la prévention pour manque de moyens mis à cet effet, expliquant qu’il n’y a pas d’actions concrètes pour au moins réduire le risque d’infection dans le milieu hospitalier. Ce problème, d’après elle, commence à devenir sérieusement endémique à l’Est du pays, et ce à cause de l’absence d’informations et d’interventions de la part du ministère de la santé. Elle a en outre évoqué le problème de dépistage et de diagnostic, indiquant : « Le ministre avait annoncé dernièrement la création dans les meilleurs délais de 56 centres de dépistage gratuit et anonyme, mais aucune stratégie de dépistage n’a été mise en place « .

Elle a également dénoncé le manque de coordination entre les hôpitaux et le manque de prise en charge psychologique des malades en question. « 80% des spécialistes manquent de formation « , a-t-elle déploré.

Par ailleurs, la conférencière a rappelé que le ministère de la santé a alloué un budget de 350 millions de centimes.

Ce dernier n’a pas été suivi d’un programme de prise en charge sérieux, notamment pour l’éducation thérapeutique, qui réduirait les risques d’infection.

Lemya Ouchenir

Partager