La banlieue est d’Alger se clochardise

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De nombreux centres urbains, situés dans la banlieue est d’Alger se clochardisent dans une indifférence totale suite à la prolifération des bidonvilles. Les gourbis poussent comme des champignons particulièrement dans les quartiers périphériques de Ben Merad, Hamiz, Bordj El Bahri et Réghaïa. Le nombre de ces masures augmente à un rythme éffrayant. Mais le phénomène ne semble point déranger, outre mesure, les responsables locaux qui disposent pourtant, de larges prérogatives pour juguler ce fléau. L’opinion a constaté que de telles constructions anarchiques à la périphérie des villes se multiplient à l’approche des élections communales. Car tout propriétaire de gourbi, une fois muni de sa carte de vote, peut facilement réclamer son attestation de résidence en attendant son relogement. L’exode rural n’est donc ni contrôlé ni maîtrisé par les services de certaines APC qui y trouveraient leur compte.

Une telle irresponsabilité- paraissant nettement aux antipodes, de la politique de dégourbisation mise en branle temporairement entre 1994 et 1999, a dangereusement encouragé l’arrivée massive de campagnards en ville. La plage de Bordj El Bahri n’est plus qu’un vaste site où s’alignent des baraques en zinc. Les eaux usées provenant de fosses d’aisance aménagées à la hâte se déversent à ciel ouvert et polluent la dite-station balnéaire. Entre Ben Merad et Hamiz, il y a un bidonville s’étalant sur 5 km. Les conditions de vie dans ces habitations précaires sont misérables, pas l’ombre d’un réseau d’évauation des rejets, ou de station d’AEP. Les autres commodités de vie, comme le gaz de ville, n’effleurent même pas l’esprit des résidants. Les services d’hygiène ne passent jamais par là, s’inquiète t-on. Et ce sont les petits enfants qui en pâtissent le plus.

Salim Haddou

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