La PME, comme alternative économique du pétrole

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Conscient de l’importance du développement de ces entreprises, un département ministériel a été mis place afin d’accompagner ces dernières.

Ainsi, le secteur de la PME est chargé essentiellement de l’animation économique, il ne constitue nullement un organe de puissance publique. De ce fait, il intervient dans l’accompagnement de la petite et moyenne entreprise, en apportant différents soutiens à même de pallier aux principaux problèmes que rencontrent l’entreprise dans son évolution.

Le Fonds de garantie (FGAR), une bouée de sauvetage pour les PME

Il s’agit de soutenir les entreprises qui présentent une insuffisance de garantie et par conséquent une difficulté dans l’accès aux crédits bancaires à travers un Fonds de garantie dédié aux PME. Ce dispositif intervient en apportant la garantie qui fait défaut à l’entreprise.

Mis en place en 2003, le Fonds de garantie contribue au financement lorsqu’un porteur de projet sollicite une banque pour un investissement précis pour avoir un crédit bancaire et qu’il ne dispose pas suffisamment de garantie. Le Fond de garantie soutient aussi bien la création de l’entreprise, soit au niveau de sa rénovation ou au niveau de son extension.

Concernant la wilaya de Bouira, à la fin juin 2008, sept (07) PME ont bénéficié de l’aide du FGAR pour un montant global de 192.830.580 DA de garantie permettant la création de 252 emplois supplémentaires. Parmi ces sept entreprises, (05) ont pu réaliser des extensions et deux ont renouvelé leurs équipements. La wilaya de Bouira se distingue dans le secteur de la PME par les branches du bâtiment et des travaux publics, de l’agriculture et du commerce, qui prédominent par le nombre d’unités. L’engouement des investisseurs vers le secteur du bâtiment et des travaux publics est dû en grande partie à la construction neuve, dopée par les différents programmes de développement dont a bénéficié la wilaya. Ainsi, à l’instar des trimestres précédents, le nombre de PME activant dans le BTP continue à augmenter du fait de l’ouverture de plusieurs chantiers dans la région.

Favorisé par les potentialités agricoles de la région, l’agroalimentaire représente également une proportion importante. On peut y relever de nombreuses unités de production d’huile d’olive propulsées par l’expansion de la culture d’oliviers. L’agro-pastoral aussi peut être développé dans le sud de la wilaya où prédomine l’élevage ovin.

La PME doit s’armer face à l’ouverture du marché

Afin de préparer les PME à affronter la concurrence internationale imminente avec l’ouverture du marché qui est en cours, un programme national de développement de la PME a été conçu. Il s’agit d’un ensemble de mesures qui ont pour objectif principal de faire atteindre les entreprises algériennes aux normes internationales. Dans ce cadre, plusieurs actions de formation sont prévues, elles cibleront entre autres le management, le marketing, la comptabilité, l’organisation… Le problème majeur rencontré par les PME est le défi que doit relever ces dernières face à l’ouverture du marché. En effet, après l’adhésion de l’Algérie à l’Union européenne et sa future adhésion à l’OMC, en l’absence de protections tarifaires au niveau des frontières, le produit algérien d’ici l’ouverture du marché total se vendra comme un produit étranger. Pour cela, il faut que les produits algériens atteignent une qualité égale, si ce n’est supérieure par rapport aux autres produits concurrentiels. Chose qui doit se faire en passant par la mise à niveau des PME pour éviter l’anéantissement de ces entreprises. C’est dans ce sens que l’Etat est intervenu, dans un premier lieu, avec le programme MEDA de mise à niveau, conçu en partenariat avec l’Union Européenne. Ce programme étant achevé en 2007, il a été relayé par le programme national de mise à niveau.

Programme national de mise à niveau : un dispositif mieux adapté

Depuis janvier dernier, c’est un programme national de mise à niveau qui vient de prendre le relais. Un programme qui répond mieux au besoin algérien étant donné qu’il prend en considération les activités de services par rapport au programme précédent. En plus de ce fait, ce nouveau programme inclut les entreprises ayant pour effectif 10 personnes et peut selon le cas prendre en charge des entreprises d’un effectif inférieur en touchant à toutes les activités.

Une efficacité certaine pour atteindre les objectifs ciblés, à savoir concurrencer le marché international par des produits de qualité. Il faut savoir que 95% des PME, aussi bien au niveau national qu’à Bouira, sont des micros entreprises, c’est-à-dire que leurs effectifs sont inférieurs à 10 employés. La wilaya de Bouira compte actuellement 5 428 PME réparties dans différentes branches d’activités, ce qui nous place légèrement en dessous de la moyenne nationale par rapport à d’autres wilayas. A propos de l’ancien programme MEDA, il y eu l’adhésion de 14 PME à la fin décembre 2007. Par contre, dans le cadre du programme national de mise à niveau lancé en janvier 2008, 25 entreprises ont adhéré à ce dispositif à la fin du mois de juin 2008. Un dispositif qui suscite un engouement certain.

Mise à niveau des huiliers de Bouira, une priorité pour la Direction de la PME et de l’Artisanat de Bouira

Dans ce cadre de la sensibilisation, la Direction de la PME et de l’artisanat de la wilaya de Bouira a opté pour deux approches : une approche individuelle qui ciblera l’entité ‘’entreprise’’ et une approche collective qui ciblera un ensemble d’entreprises groupé en association. Pour cette deuxième approche, la DPMEA de Bouira a octroyé la priorité aux huileries de part leur important potentiel à l’exportation. A cette finalité, une vaste opération de sensibilisation a été réalisée par les services de la DPMEA qui a abouti en 2008 à la création d’un groupement à l’export. Rendues ainsi éligibles au programme de mise à niveau, ces huileries peuvent désormais solliciter l’Agence nationale de mise à niveau pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Cet accompagnement interviendra à tous les niveaux de l’activité aussi bien au niveau de la production, que de la transformation et la commercialisation et surtout l’accompagnement à l’exportation qui représente l’objectif final de cette mise à niveau.

Un fonds qui permet de financer l’équipement des artisans

Le ministère de la PME et de l’Artisanat s’est doté d’un Fonds spécial afin de promouvoir les activités artisanales traditionnelles. Dans ce cadre, cent cinquante (150) artisans de la wilaya de Bouira ont pu acquérir un équipement pour exercer leur activité dans les domaines de la vannerie, la tannerie, la poterie, le tissage, l’habit traditionnel, et la bijouterie. L’artisanat se distingue en trois domaines bien distincts : L’artisanat de production de biens, de production de services et l’artisanat. Fin juin 2008 : 1811 artisans étaient enregistrés répartis sur ces trois domaines.

Cap sur l’emploi durable

La directrice de la PME et de l’artisanat de la wilaya de Bouira, Mme Baya Heriouk s’est tracée un ambitieux programme pour développer son secteur tout en misant sur les potentialités de la wilaya. Cependant, même si l’agriculture est un atout non négligeable pour l’essor économique de la wilaya, le secteur du bâtiment est aussi un marché qui se révèle assez lucratif pour les PME de Bouira. C’est toutefois ce que nous apprend notre interlocutrice qui révèle que sur les 5 428 PME de la wilaya, 1 437 d’entre elles activent dans le secteur du bâtiment en employant 10 423 personnes. Au total et dans les différentes branches d’activité, pas moins de 96868 employés dépendent directement des PME. Comparativement aux dernières années et plus précisément avant l’installation de Mme Baya Heriouk à la tête de la Direction de la PME de Bouira, les chiffres démontrent que jusqu’à fin 2005, seulement 4 086 avaient été créées. C’est-à-dire qu’en presque trois années, une évolution de 1 342 PME a été enregistrée et, ainsi, 4 526 emplois ont été générés.

Afin de sensibiliser et d’informer les jeunes étudiants en fin de cursus qui sont issus de la formation professionnelle ou universitaire sur les mesures préconisées par l’Etat en matière de promotion de l’investissement, des rencontres ont été organisées par les services de la DPMEA à travers toute la wilaya et ont réuni environ 1 800 jeunes étudiants. Ainsi, des explications ont été apportées sur les différents dispositifs de création d’emploi et le programme du président de 100 locaux par commune permettra également la création de nombreux emplois à travers le territoire de la wilaya.

De même que pour les infrastructures d’appui du secteur, en l’occurrence la maison de l’artisanat, le centre de facilitation des PME et la pépinière d’entreprises.

H. B.

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