La 38e foire internationale d’Alger aura la particularité d’avoir attiré cette année un nombre considérable de visiteurs : un demi-million selon les organisateurs. Ce chiffre n’est pas du tout excessif quand on sait que durant toute la manifestation, l’autoroute est régulièrement bloquée au niveau de Mohammadia, à cause des centaines de véhicules qui faisaient la queue pour accéder aux parkings de la foire. Et comme ces parkings étaient saturés, les automobilistes ont même stationné aux bords de l’autoroute et dans les cités voisines, aux grands bonheur des gamins qui se sont ainsi improvisés gardiens de voitures ! Mais laissons cet aspect de la foire et revenons aux visiteurs. Pour un certain nombre de gens, la foire est juste une occasion de sortir, de faire un tour, avec la famille ou les amis, dans un endroit, somme tout reposant, avec ses allées boisées. Mais la majorité des visiteurs, c’est là la nouveauté, est venue s’informer : il ne s’agit plus comme autrefois d’admirer les engins géants exposés dans les stands des défuntes République démocratique allemande ou Union Soviétique, présentées alors comme des modèles de développement socialiste, mais de renseigner sur les innovations techniques et scientifiques, de s’enquérir des progrès réalisés dans des domaines de pointe comme l’informatique ou la téléphonie. Il ne s’agit pas forcément de spécialistes ou d’industriels, intéressés par des marchés ou des contrats de partenariat mais du large public d’amateurs ou d’utilisateurs qui veut apprendre. C’est là un indice de l’intérêt des Algériens pour la technique et l’innovation. C’est aussi l’indice d’une évolution, d’une modernisation des esprits, de la fin de l’autarcie intellectuelle dans laquelle certains courants obscurantistes ont voulu longtemps confiner les Algériens.
S. Aït Larba
