Une banque d’expression et de musique

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«Le chaâbi a-t-il accompagner la disparition de La Casbah ?, Non, il ne touche pas à l’architecture, mais le chaâbi, c’est l’âme du peuple, il ne tombera pas», dira l’historien, Abderrahmane Khelifa dans la conférence-débat devant une nombreuse assistance à l’auditorium du complexe culturel qui a affiche complet le mercredi 19 novembre 2008. Organisé par l’Etablissement Arts et Culture, sous le slogan «Le chaâbi et la ville», il a pour but de perpétuer une tradition, préserver une mémoire, le complexe culturel Laâdi-Flici, a vécu un événement commémoratif inoubliable, à l’occasion du trentième anniversaire du décès d’un maître incontestable : El Hadj M’hamed El Anka. A l’issue de cette journée d’études commémorative, l’on notera la présence de bon nombre de personnalités issues des différents secteurs,la culture,le sport et l’histoire, dont l’avocat et militant de la cause nationale, maître Ali Haroun, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports mess Aziz Derouaz, l’ancien entraîneur de l’équipe nationale, Hamid Zouba la coqueluche de l’équipe nationale et du Mouloudia d’Alger, Omar Betrouni, Cheikh Namous, Omar Hachi, Ferdjellah Kamel, chanteur chaâbi et ancien élève du maître et bien d’autres figures emblématiques et compagnons de feu maître du chant chaâbi El Anka. Au menu du programme de cette commémoration, un débat ouvert et riche, animé par des spécialistes en musicologie, archéologie, des écrivains, historiens et autres témoins vivants ex-compagnons du maître tel que Cheikh Namous et des élèves du défunt avec des échanges fructueux et intéressants, d’où l’importance de ce patrimoine populaire datant des années 50 mais pour d’autres le chaâbi est né bien avant ces années. Par ailleurs, l’on souligne la majorité des interventions accentuées sur l’importance de la réhabilitation et la sauvegarde du patrimoine populaire chaâbi, d’où l’on qualifie le maître El Hadj M’Hamed El Anka de banque de musique et d’expression, de l’avis de plusieurs intervenants, l’urgence et la nécessité de revalorisation du patrimoine matériel et immatériel. A ce sujet, l’on note la réhabilitation du lieu de naissance au 4 rue Tombouctou et 25 rue Maringo à La Casbah d’Alger, où El Hadj M’Hamed El Anka a vécu et, qui sont malheureusement devenus des dépotoirs. En outre, le journaliste Bouhamidi interviendra longuement sur trois ouvrages de l’écrivain Sadek Aïssat, qui tous parlent de l’œuvre d’El Anka, il soulignera texto ceci «celui qui ne connaît pas le chaâbi, ne pourra pas comprendre, en raison de la profondeur du sens des textes et qacidates du défunt El Hadj El Anka, ce qui nécessite inéluctable à un niveau de culture et d’intelligence élevé.” Au cours des deux journées commémoratives, des galas chaâbis ont été programmés la soirée du mercredi avec des chanteurs connus sur la scène artistique, dont Abdelkader Chercham, Kamel Bourdib et Djamel Ben Samet, quant au jeudi 20 novembre, ce sont, Nourredine Allane, Mustapha Belahcene, Cheikh Liamine et le jeune Youcef Nassim Benyeghzer, lequel revient une seconde fois pour la clôture après avoir chanté Le mensonge n’ajoute rien à la personnalité, avec le pianiste qui n’est en fait que le fils du défunt El Hadj El Anka, et qui dira, «Mon père nous a toujours conseillé de ne jamais mettre l’argent en avant. Cela vient après.» Trente ans après son décès, El Hadj El Anka, réunit des générations entières autours des valeurs ancestrales et immortelles d’où l’immortalité de toutes ses premières chansons en kabyle Ammi Aâzizen et Arwah Arwah.

Amar Chekar

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