Plusieurs raisons président à ce choix, dont la plus importante est la saveur exceptionnelle de la chair des moutons locaux.
“Le goût de la viande du mouton de la région est sans commune mesure avec celle des autres contrées” affirment les connaisseurs qui précisent que “l’aliment n’étant pas le même il y a forcément une différence”. L’élevage local ne pouvant satisfaire la demande, les maquignons se déplacent parfois très loin pour approvisionner le marché et par là, faire de substantiels bénéfices. Ces jours-ci, nous remarquons, aux abords du marché, l’arrivée de nombreux troupeaux de moutons importés par camions entiers. De taille imposante, certains ovins se négocient à plus de trente mille dinars. Il faut reconnaître qu’en l’espace de quelques mois les prix des moutons, qui étaient carrément bradés durant l’été, sont remontés de façon spectaculaire. En effet, l’évacuation du spectre de la sécheresse est venue aider les éleveurs à se renflouer. En effet, les pluies de l’automne, bénéfiques pour la poussée de l’herbe, ont permis aux fellahs de monter leurs prix, surtout que la demande va crescendo à l’approche de la fête.
Notons que même si en cette période la demande est importante, elle est loin d’égaler celle des villes.
Dans les régions montagneuses, de nombreux citoyens préfèrent élever eux-mêmes des agneaux achetés à bas prix, quelques mois avant l’Aïd. A l’approche de la fête du sacrifice, ils les mettent sur le marché et en tirent souvent un bénéfice leur permettant de couvrir le prix du mouton qu’ils gardent pour leurs besoins. Ceux qui attendent les derniers jours, ne sont pas nombreux. Ce sont pour la plupart des fonctionnaires ou des locataires de maisons ne pouvant pas abriter des bêtes.
A. O. T.