Inde, la guerre à la démocratie

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L’islamisme armé n’a pas les moyens de s’en prendre avec une telle ampleur de violence aux démocraties occidentales, mais il a pu ébranler une grande démocratie d’Orient, la plus grande du monde, il faut bien le rappeler. Ce qui vient de se passer en Inde, qu’on ne s’y méprenne pas, ne se réduit pas à une série d’attentats qui aurait pu être “banale” par la force des choses. Un Etat démocratique, multi tethnique, multireligieux et fédéral en plus ne peut pas “laisser indifférent” un mouvement djihadiste international qui a déjà trop à faire dans les contrées naturellement ennemies pour laisser grandir satan à “ses portes”. Si on ne peut pas faire l’écomune d’une analyse pour saisir la nature de cette attaque, les faits en eux-mêmes nous édifient quand même sur l’essentiel. Ce n’est pas une opération terroriste traditionnelle que l’Inde vient de subir, mais un acte de guerre méticuleusement préparé, avec les moyens les plus performants, le mode opératoire le plus audacieux et des objectifs qu’on n’a pas besoin d’aller chercher très loin. Des fusils sophistiqués qui nécessitent une formation spéciale, des explosifs, du matériel de surveillance électronique et des hommes jeunes et déterminés. Voilà pour les moyens. Pour le mode opératoire, il fallait d’abord choisir le terrain d’action et les cibles. Pour ce faire, il n’y avait pas mieux que la capitale économique et le symbole de sa prospérité à l’occidentale, ses palaces internationaux. Ensuite agir à visage découvert, parce qu’en guerre, on n’a pas peur d’être reconnu et recherché. Reste l’objectif : dire aux dirigeants indiens et au reste du monde que le mouvement djihadiste n’a pas l’intention de regarder en spectateur l’essor économique et démocratique d’un pays qui renferme tout de même 150 millions de musulmans au nom desquels la guerre vient d’être déclarée. Mais les terroristes se rattrapent très vite. Ils motivent leur action par “la persécution des musulmans”, mais c’est la libération des islamistes emprisonnés qu’ils revendiquent. Les “Moudjahidine du Decan” -c’est ainsi que se fait appeler le groupe terroriste-s’ils veulent faire dans l’originalité dans la forme, rejoignent quand même le mouvement international dans le dicour et les objectifs. D’où l’implication plus que probable du voisin d’en face. D’abord parce que “théoriquement” les terroristes pakistanais ont toutes les raions de multiplier les foyers de tension, ensuite “pratiquement” un Pakistanais a déjà été abattu parmi le groupe indien. Reste la réaction officielle pas très nette d’Islamabad qui demande à l’Inde de ne pas politiser (!) le problème. On sait que le pouvoir pakistanais fait des efforts de “fréquentabilité,” mais on sait aussi qu’il n’a pas la même détermination que son voisin à combattre le terrorisme islamiste. Alors si cet épisode pouvait servir à quelque chose, il s’agira de faire revenir le Pakistan de ses hésitations. Et peut-être bien de faire oublier le Cachemire. Les autorités indiennes, elles, ont été admirables. Perspicaces, elles ont tout de suite saisi la nature de l’agression. Fermes, elles n’ont à aucun moment été tentées par quelque égard politique à l’endroit des terroristes. Efficaces enfin, elles ont mobilisé tous les moyens militaires qui ont permis de venir à bout des assaillants. Ce n’est peut-être pas terminé, mais l’avenir des Moudjahidine du Decan en Inde ne s’annonce pas brillant. Ils se sont faits les ennemis les plus redoutables en menaçant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël… l’Inde.

S. L.

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