Dérapage à l’APW de Tizi-Ouzou

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En effet, l’opposition menée par les élus du FFS et du RND s’est élevée contre ce qu’ils qualifient de “dérapages intolérables” et de “déni de démocratie” dont s’est rendue coupable, selon les élus de l’opposition, l’alliance RCD-FLN qui détient, pour rappel, la majorité à l’APW. C’est justement pour dénoncer ces “dysfonctionnement” et afin d’alerter l’opinion publique sur ces “dérapages” que les élus du FFS et du RND ont décidé de se retirer des travaux de la session et boycotter ainsi le vote du budget primitif 2009. S’ensuivra un échange très virulent entre l’opposition ( principalement les élus du FFS) et les élus du RCD. Pour un élu du plus vieux parti d’opposition en Algérie, le FFS en l’occurrence, le parti aux commandes à l’APW, le RCD, serait “ dans une logique revancharde, une démarche haineuse vis-à-vis de toute voie discordante.” Les élus du FFS et du RND veulent dans ce sens, pour preuve de tous ces dysfonctionnements, plusieurs faits : “Nous avons été les témoins d’un démi de démocratie, à l’occasion des travaux de la commission économie et finances de l’APW, le document qui nous a été présenté contenait des ratures et rectifications au stylo, ce qui représente déjà un fait antiréglementaire. Par la suite nous avons été surpris de constater que le compte rendu des travaux de la commission est faussée car des modifications ont été apportées sur le chapitre 914 qui concerne la subvention accordée au secteur de la culture”, indiquera un élu du groupe. Pour leur part, les élus du FFS ont, avant de quitter l’hémicycle, lu une déclaration dans laquelle ils protestent : “Cela fait pratiquement une année depuis l’accession de la majorité alliance RCD-FLN, à la gestion de l’APW de Tizi-Ouzou. Le groupe FFS a manqué un round d’observation laissant toute latitude de gestion à la coalition RCD-FLN…mais force est de constater que ce qui était pris peut-être naïvement, pour maladresse, durant les mois écoulés s’est avérée être, hélas, par sa récurrence et son acuité, un manquement aux règles élémentaires de l’exercice démocratique, un abus de pouvoir, voire un glissement vers le non respect de l’opposition,” lit-on dans la déclaration du groupe FFS à l’APW de Tizi-Ouzou. Pour ce dernier, la preuve est concrète : “ Dans la séance de la commission finances, le mardi 25 novembre…, en plus du climat délétère qui prévalait en séance, le mépris est poussé jusqu’à proposer aux élus de la commission le document portant projet de budget, corrigé à la main, raturé… Un projet de budget, en fait, ficelé, prêt à l’adoption, fait insolite et inédit dans les annales de l’institution”, ajoutent les élus du FFS.

La subvention pour le secteur de la culture a été la pomme de discorde

Pour le FFS et le RCD, il s’agit là d’une “gravissime dérive”, “ le paroxysme de l’insensé est atteint lorsque le chapitre 914 est proposé à l’adoption”. Il ressort, en effet, des déclarations faite par l’opposition que la cagnotte accordée initialement par l’administration à la Direction de la culture était de 800 millions. Deux propositions seront par la suite faites, à savoir une subvention de 600 millions au secteur de la culture ( proposition du président de la commission, du groupe FLN), et celle du RCD, réduisant la somme de moitié ! “ Le président de la commission décida enfin de passer les deux propositions au vote, le résultat pour l’initiative du RCD était de 5 voix pour, 6 contre, alors pour celle portant maintien de la subvention du chapitre 914, elle fut votée sans surprise à six voix contre cinq”, indique le FFS qui précise par ailleurs, que de ce fait “ le bon sens… aurait fait qu’en chapitre 914, article 613 concernant la Direction de la culture, vous auriez trouvé transcrite une subvention de 800 millions de centimes au lieu de 400”, ajoutent encore les élus du FFS. Ces derniers interpellent qui de droit “ afin de remettre de l’ordre dans cette commission” et qu’en protestation à ce déni de démocratie, “ le groupe FFS décide de quitter la salle de délibération pour ne la rejoindre qu’après épuisement du point relatif à l’adoption du budget.” Après donc le retrait des élus du FFS, ceux du RND en feront de même pour pratiquement les même motifs. M. Derridj du RND dira en conclusion : “ Nous ne regardons pas qui est à la tête de la direction de la culture, il s’agit de l’intérêt de notre population, nous quittons l’hémicycle, et nous vous laissons vous amuser, comme vous l’avez fait, il y a une année!”, ironisera l’élu du RND.

Après tous ces palabres, le BP a été soumis au vote, et c’est tout naturellement qu’il a été adopté à l’unanimité. Il en ressort que le BP 2009 est arrêté à la somme de 91 milliards dont deux tiers consacrés à la section fonctionnement, le reste à l’investissement.

A. Z.

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