La phrase est répétée à maintes reprises par les directeurs et moniteurs des auto-écoles d’Ain El Hammam pour dénoncer les conditions imposées aux candidats à l’examen du permis de conduire et les difficultés rencontrées, quotidiennement, dans l’exercice de leur profession. Ne disposant pas d’une aire d’entraînement pour enseigner à leurs élèves les différentes manœuvres de garage et de créneau, les directeurs d’auto-écoles se sont rabattus sur la location d’un terrain appartenant à un particulier. C’est ainsi que le propriétaire d’une plateforme, prévue pour la construction, leur a cédé la place, moyennant un loyer mensuel dont ils doivent s’acquitter en se cotisant. L’endroit, boueux et parsemé de flaques d’eau, est loin de répondre aux conditions minimales de travail. Quant à la phrase reprise en chœur telle une leçon, un des anciens moniteurs nous l’explique. “Nous aimerions que parmi les différentes épreuves auxquelles doivent satisfaire les candidats au permis de conduire, on supprime celle concernant les sorties et rentrées de voiture dans un garage pour qu’on puisse axer notre enseignement sur l’essentiel. Nous utiliserions alors le temps ainsi gagné, à faire bénéficier les élèves de plus de prudence sur la route”. “A zéro à l’heure”, comme le répète notre interlocuteur, on ne peut occasionner que de légers dégâts matériels”. Les moniteurs demandent par ailleurs à être associés aux prises de décisions, lors de l’élaboration des programmes. Ces derniers existeraient, semble-t-il, sous forme de fascicules polycopiés dont “les auto-écoles n’ont pas été destinataires” nous affirme-t-on. Récusant l’expression de “mauvais formateurs qu’on veut nous coller”, ils nous prennent à témoin pendant que des candidats, seuls dans la voiture, exécutent des manœuvres. Il faut noter aussi que le danger ne vient pas des candidats mais des chauffeurs détenteurs de permis de conduire.
A. O. T.
