Il y a près de trois ans, le jeune Hakim quitte son Bordj Khris, son espace rural et non moins vital, pour rendre visite à sa sœur mariée à Birkhadem, à Alger, un milieu aux antipodes, et c’est le moins que l’on puisse dire, de son environnement champêtre. Cette distance socioculturelle n’empêchera pas Hakim de poser un regard doucereux sur Djamila, la première fois qu’il la croise devant chez sa sœur.
La jeune Algéroise avait, nous l’imaginons, succombé à cette douceur qu’elle n’a jamais, nous l’imaginons aussi, surprise dans les yeux de ces jeunes Algérois qui n’ont d’yeux que pour le paraître.
L’effet de l’agréable surprise passé, Djamila répondra par un sourire aussi mielleux que le regard de Hakim. Et c’était parti pour une histoire d’amour qui normalement ne tarderait pas à se consolider par une “fatiha’’ et un bon coucous.
Quelque temps après, jusqu’au mois de juin dernier, l’idylle que partageaient les deux tourtereaux tenait la route du… bonheur.
Et voilà qu’en ce mois de juin 2008 Hakim apprend que sa Djamila convolerait en justes noces. Il refuse d’y croire. Hélas, le mariage de sa dulcinée est confirmé. La colère aveugle le jeune amoureux. Il ne raisonne plus. Une seule chose lui importe : faire de sorte que la mariage de Djamila n’ait pas lieu.
La veille de la fête, l’amoureux mélancolique se rend à Birkhadem. Il observe de loin le remue-ménage festif. Il attend le moment propice pour mettre à exécution son plan. En fait, avant de se déplacer sur Alger, Hakim avait étudié la possibilité d’enlever un enfant parmi les invités. Il mettra à exécution son triste plan. Il réussira à attirer un enfant de 4 ans qu’il ramènera avec lui à Bordj Khris où il avait aménagé un logis qui tient plus d’une grotte que d’autre chose.
A Birkhadem, c’est l’alerte. La fête est oubliée. Tous sont partis à la recherche du garçon disparu. Quarante-cinq heures plus tard et sachant qu’à Birkhadem le cérémonie du mariage est interrompue, Hakim se rend aux services de sécurité avec l’enfant qui, faut-il le souligner, a été “bien traité”. Mercredi dernier, le “kidnappeur” a rendu compte de son forfait devant la justice. Il lui en coûtera une année de prison ferme. Triste histoire d’amour en “queue de cage” : une “cage dorée” pour Djamila et une cage tout court pour Hakim.
T. O. A.