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Un problème, le bidonville…

Le problème de la construction illicite et anarchique a fait brutalement irruption dans l’actualité le mois écoulé à Draâ Ben Khedda. On se rappelle que des occupants de la cité “Ducailler”, un lopin de terre démembré de l’ex-domaine colonial, ont coupé pendant des heures l’autoroute Tizi-Alger, pour protester contre la destruction de leurs habitations par les autorités locales. Le citoyen étonné découvrait la présence de l’Etat et l’utilisation de la force publique pour que “force reste à la loi” ! Car, il faut le dire, dans l’ex-Mirabeau, devenue une cité du Far-West américain, il suffisait et il suffit toujours d’avoir le culot pour pouvoir accaparer le bien public dans un silence coupable et souvent complice.

Rien n’a échappé à la “rapacité” des autorités communales qui se sont succédé, toutes tendances confondues, tout le monde s’est largement servi ! Mais les bâtiments qui ont poussé à l’infini, bien sûr n’ont pas suffi face à une demande exacerbée par “l’exode de la peur” de la dernière décennie. Les initiatives ont été faites parfois pour éradiquer les bidonvilles, tel que celui de la “Cité-combattante” baignant dans l’eau stagnante et insalubre en plein centre-ville, ou celui de la sortie ouest conçu entre les dangers d’une voie ferrée et oued Bougdoura. En vain ! Car les habitants sitôt relogés d’autres indus-occupants se sont installés de nuit sur les lieux — on est passé à l’étape de destruction immédiate ; les propriétaires sont relogés par l’Etat. Mais cela n’a pas suffi car quelques semaines, voire quelque jours d’inattention des autorités suffisent à ceux qui n’ont plus aucune considération pour l’autorité de l’Etat pour s’installer de nouveau.

De hideuses masures ont vu de nouveau le jour, construites en parpaings, tôles et parfois roseaux, sans voies d’accès d’eau potable, de réseau d’égouts, parfois sans électricité, véritable verrue posée sur le visage de la ville.

Bouammar Ahmed

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