Pour rappel, Aït Aïssa Mimoun est une commune de près de 30 000 habitants relevant de la daïra de Ouaguenoun et se situant à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Tizi-Ouzou. Son assemblée est dotée de 9 sièges. Lors des dernières élections locales, après balottage, c’est Mohamed Abboud du FFS qui a été désigné maire de la commune.
Avec 3 sièges obtenus, ce parti a scellé une alliance avec le FLN (2 sièges), en lui offrant en contrepartie la première vice-présidence. Cette cohabitation n’a pas dépassé le premier semestre de cette année.
Le FLN s’est rétracté et a rejoint l’opposition pour former un bloc de six élus contre le maire et les autres élus du FFS. Ce changement a été qualifié par les élus du FFS de “subjectif”, et de“ volte-face, inexpliquée et infondée politiquement.”
L’opposition réclame le destitution de l’adjoint et du délégué spécial
De ce fait, le fonctionnement des affaires de la commune se trouve sérieusement bloqué depuis l’été. L’opposition réclame la destitution du deuxième vice-président et du délégué spécial du maire, deux élus FFS. Le maire rejette en bloc cette demande :“Pas question de destituer mes adjoints, politiquement c’est faux, et sur le plan réglementation, c’est faux aussi.” Et d’expliquer : “La désignation de ces élus a reçu l’aval de l’administration local et de wilaya. On n’adopte pas une décision pour ensuite la remettre en cause selon son bon-vouloir.” Et de préciser : “Le code communal donne droit à une assemblée de 7 à 9 élus, de désigner deux adjoints. Et la désignation, d’un délégué spécial est faite dans le souci de gérer l’annexe de mairie du village Akaoudj où l’on compte 21% de la population de la commune.”
L’adoption du budget primitif (BP) 2008 toujours bloquée
Parmi les conséquences de cette crise, le dysfonctionnement de la commune. C’est ainsi que le BP 2008 n’a pas été adopté à ce jour. En dépit de nombreuses tentatives -six réunions en tout depuis juillet-l’opposition rejette toute adoption, tant que les adjoints sont maintenus dans leurs postes. Pis encore, dans une délibération faite pour l’occasion, l’on a adopté la destitution du maire. Le FFS qualifie l’entreprise de l’opposition de “chantage politique.” Hormis les dépenses obligatoires qui se gèrent par dérogation du wali, rien ne fonctionne dans la commune.
C’est ainsi que le paiement des entreprises chargées de la réalisation du projet de développements est bloqué, le blocage concerne aussi la gestion des ressources humaines, et d’autres chapitres dont les quatre nouveaux postes budgétaires que l’APC perdra d’ici la fin de l’année, l’avancement des travaux des différents chantiers, les subventions pour les associations, l’avancement et la gestion du personnel de cette APC.
Le chef de daïra tentera de dénouer la crise
L’on apprend que le nouveau chef de daïra de Ouaguenoun convoquera ces jours-ci une réunion avec tous les élus pour tenter de dénouer la crise. Le maire de cette commune, à la fin de notre entretien avec lui, nous a affiché sa volonté de dialoguer avec l’opposition. “Mon principal souci est le développement de la commune et la prise en charge de la population. Cette mission si noble doit être assumée par tous. Ils doivent dépasser tous les clivage politiques,” a-t-il conclu.
Mourad Hammami