L’affaire de la Mercedes bourré de kif examinée

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Accusés d’organisation et de financement d’association de malfaiteurs, de détentions, de transport et de tentatives d’exportation de drogue, les quatre mis en cause, à savoir B. H, en fuite S. A, 49 ans, L. Y 33 ans, S. R 45 ans ont été condamnés tard dans la soirée de samedi passé par le tribunal criminel près la cour de Béjaïa, le premier à la peine de réclusion criminelle à perpétuité et les 3 autres à 20 ans de prison chacun. Pour ce qui est de l’action civile, en plus de la confiscation de la “marchandise” et de la saisie du véhicule, les quatre condamnés doivent aussi payer conjointement à l’administration des douanes la somme de 6 milliards de centimes. Quant au cinquième prévenu, K. F, un douanier de 30 ans, il a été acquitté.

A signaler cependant que le représentant du ministère public avait requis la peine de réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre des cinq accusés.

Les faits qui ont eu pour cadre le port de Béjaïa remontent à la journée du 15 septembre 2007 lorsque vers 14 h 30 les douaniers ont découvert, dissimulés dans un réservoir de la Mercedes de S. A, qui s’apprêtait à embarquer pour Marseille la quantité de 102, 33 kg de drogue.

Appelé à témoigner à la barre le douanier qui a découvert le pot aux roses a expliqué que c’est le fait que S. A, qui est chômeur de son état, possèdant une Mercedes rutilante et voyageant souvent entre Béjaïa et Marseille qui lui a mis la puce à l’oreille. Et il précise que c’est grâce au scanner que ses soupçons ont été confirmés. La drogue a été trouvée dans le réservoir de la voiture qui était divisé en deux compartiments étanches, l’un pour le mazout et l’autre pour y cacher la drogue.

L’accusé S. A, qui n’a d’autres choix que de reconnaître les faits a indiqué au président qu’il a agi par intérêt du gain facile puisque le cerveau de l’opération B. H, qui est en fuite, lui a acheté une Mercedes, lui paye le voyage entre Béjaïa et Marseille, prend en charge ses frais de séjour dans cette ville, lui achète des cadeaux, lui donne 1 000 euros d’argent de poche et lui promet 125 millions de centimes pour la fin de l’opération.

L’accusé ajoute que cette opération qui était prévue le 9 septembre passé a été reporté au 15 du même mois par le cerveau B. H, parce qu’il était tout à fait au point. Il précise qu’à part L. Y, qui est de la wilaya de Tizi-Ouzou les autres membres de la bande sont tous de Barika et de Batna, et que S. R et K. Y ont épousé deux sœurs.

Il ajoute que c’est à bord du deux véhicules, le Mercedes qu’il conduit lui-même et une Peugeot 406 que le groupe a pris le départ de Barika, puis après Batna, Bordj Bou Arréridj et Boumerdès, il atterrit à Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi-Ouzou où il passe la nuit chez L. Y. Le lendemain, le groupe emprunte la route d’Adekar et arrive à Béjaïa. S. A, précise cependant que vu la contenance réduite du réservoir de la Mercedes, il s’arrêtait à chaque station d’essence pour refaire le plein de carburant. Et quand il a été arrêté, il a révélé les noms de ses complices, grâce aux nombreux coups de téléphones enregistrés dans la mémoire de son portable, la police judiciaire a pu approfondir ses investigations, même si à la barre les autres accusés ont nié totalement leur participation à l’opération, notamment K. F, le douanier qui affirme que ce jour-là, il n’était même pas au port mais au large, en pleine mer pour une opération d’inspection dans un bateau. Son avocat mettra en relief le fait que si son mandant était intervenu, le véhicule n’aurait même été fouillé et les 102,33 kilo de drogue seraient sans problème arrivés à Marseille. Il ajoute que la seule relation avec le groupe était le fait que son beau-frère l’a appelé pour des affaires familiales.

Les avocats des autres accusés ont tous axés leurs plaidoiries d’abord sur le fait qu’hormis les coups de téléphones donnés pour la plupart à des numéros non identifiés, il n’y a aucune preuve qui atteste la culpabilité de leurs mandats et que les accusations portées par un accusé sur d’autres accusés n’ont aucune valeur juridique.

Ils ont de ce fait tous plaidé l’acquittement pur et simple de leurs mandants.

B. Mouhoub

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