Quatre bars accueillent dans la légalité les adeptes de Bacchus à Bouira-Ville. D’autres débits de boissons, implantés essentiellement dans la région est de la wilaya, et toujours dans la légalité, accueillent aussi leur clientèle. Ailleurs, le commerce de cette nature a été ‘’aboli’’, au lendemain de la prise des commandes des APC par l’ex-fIS. C’est le cas, entre autres, de la ‘’Chaumière’’ de Aïn Bessem, établissement géré, bien avant l’Indépendance par madame Miralles, pied-noir d’origine espagnole qui n’a jamais quitté l’Algérie. La gérante, décédée en 2003 et enterrée à Aïn Bessem, avait cédé devant l’intégrisme rampant. Mais, il faut rappeler que dans la région rien que d’évoquer le mot bar vous aurait valu une bonne falaqa, voire une lapidation.
Cela étant, l’interdit qu’avaient imposé et imposent toujours d’une manière implicite les gardiens du temple n’a pas empêché et n’empêche toujours pas l’alcool de couler à flots. En fait, la situation a inspiré et donné des idées mercantiles aux spécialistes de l’informel qui s’empresseront d’occuper le créneau. C’est ainsi que des bars à ciel ouvert verront le jour aux périphéries des villes de Bouira.
D’autres inspirés ne se gêneront pas pour ouvrir carrément des ‘’boutiques’’. Personne pour les déranger : le terrorisme focalisait le souci de l’autorité de l’Etat. On peut même dire que ces débits de boissons informels fonctionnaient comme forme de résistance au terrorisme intégriste.
Aujourd’hui, les choses ont changé, tous ces débits de boissons informels ont été fermés.
Quelques uns subsistent toujours dans les hauteurs, loin de l’autorité de l’Etat. Il s’agit essentiellement de baraques de fortune aménagées en dépôts d’alcools où le client s’approvisionne pour aller ‘’s’émécher’’ ailleurs. Et l’ailleurs le plus affectionné reste la route qui mène vers Tikjda où à partir de 15 h, les accotements sont pris d’assaut par les véhicules en provenance de toutes les localités de la wilaya. Le barrage Tilesdit de Bechloul n’est pas en reste.
Lui aussi est régulièrement visité par ceux qui éprouvent toujours le besoin et ou le plaisir de s’asperger le gosier avec du fermenté. Chose qui gêne les nombreuses familles venues se détendre et profiter de la beauté du site. Mais au-delà de cette gêne et de la pollution qu’entraîne ce comportement, des lieux féeriques souvent souillés par les canettes et autres tessons de bouteilles abandonnés sur place, l’état d’ébriété conduit bien trop souvent à des accidents graves de la circulation. Les personnes qui parcourent plusieurs dizaines de kilomètres en voiture pour ‘’ descendre quelques rasades ‘’ sont en effet l’une des causes du terrorisme routier. A défaut d’imposer l’interdiction de vente d’alcools sur tout le territoire national, penser à ouvrir des débits de boissons alcoolisées de ‘’proximité’’, outre ceux des chefs-lieux serait une mesure à même d’éviter l’hécatombe quotidienne engendrée par ces inconscients qui conduisent en état d’ivresse.
T.O.A.