L’ANP face au forcing des islamistes

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Presque similaire aux précédentes années, depuis le début de la subversion islamiste, et ce particulièrement en Kabylie, l’année 2008 s’achève sur un bilan des plus macabres. Des dizaines de citoyens et de membres des services de sécurité ont été assassinés suite à des attaques terroristes. Entre janvier et fin novembre 2008, pas moins de 120 morts et des dizaines d’autres blessés ont été recensés dans les wilayas de Boumerdès, Bouira et Tizi-Ouzou. Alors que les principaux maquis de Kabylie étaient soumis à une forte pression de l’ANP, l’ex-GSPC a lancé, pour faire diversion, une série d’attaques kamikazes dans les centres urbains. Le 2 janvier 2008, une “bombe humaine” a ciblé le commissariat de Naciria, avec un bilan de trois (3) morts et deux blessés dans les rangs des policiers. Le 29 du même mois, un autre kamikaze à bord d’une camionnette Hilux s’est fait exploser, lui aussi, devant l’enceinte de la BMPJ de Thénia. Là, on a dénombré trois morts, deux policiers et un civil, en plus d’une dizaine de blessés. Les charges explosives ont détruit, tant à Naciria qu’à l’ex-Menerville, les bâtisses et édifices administratifs jouxtant les périmètres ciblés. Sous forme d’attentats suicides, la menace terroriste est devenue, pour rappel, depuis le 11 avril 2008, une réalité quotidienne.

L’empreinte de la date précitée est, elle, surtout ineffaçable puisque l’ex-GSPC avait ciblé, en actionnant sa bombe humaine, en direction du Palais du gouvernement. Pour s’en prémunir, les services locaux de sécurité ont aussitôt renforcé les mesures de contrôle et de surveillance des sites stratégiques. Le filtrage des automobilistes est systématique au niveau des axes routiers du centre du pays. En aval, les forces de l’ANP qui ratissaient sans discontinuer les maquis engrangèrent une série de victoires contre l’islamisme armé. Dans la zone d’Ath Yahia Moussa -qui plonge les monts de Sidi-Ali Bounab- les militaires ont coup sur coup éliminé, au total, cinq terroristes. L’engagement a contraint, du coup, trois terroristes à se rendre aux autorités militaires de Tadmaït. Au mois de février, deux autres terroristes ont connu le même sort, entre Beni Amrane et Thénia. Début mars, sept (7) terroristes seront neutralisés, lors d’une opération éclair à Legata. Parmi les sanguinaires abattus, figurait l’émir d’une serriate du nom de Abdi Abdi, originaire de Réghaïa. Au printemps dernier, pas moins de quatre (4) autres émirs de serriates de Djound de la même organisation terroriste ont été à leur tour anéantis près de Thénia. Avec la perte des chefs terroristes, à l’instar de Youcef Khlifi, Moha Jack, Roumane et Amrane Halouane, la phalange sanguinaire locale d’El Arkam fut fortement ébranlée. Cette nébuleuse a tenté, alors, comme à l’accoutumée, de compenser ses redditions par de nouvelles recrues, moyennant une partie de l’argent du racket et des kidnappings.

En juin 2008, comme autre fait saillant, une patrouille militaire en ratissage au sud-est de Thénia a pu éliminer un terroriste du nom de Koula, spécialisé dans les rapts avec rançon en compagnie d’autres acolytes. L’été 2008 fut cependant pénible. Certes, l’ANP avait fin juillet réussi une grande offensive dans les monts d’Ath Zmenzer avec l’élimination d’une dizaine de terroristes et la récupération d’un important arsenal de guerre. Mais juste après, l’ex-GSPC a semé le trouble au sein de l’opinion, en planifiant une autre série d’attaques kamikazes à Lakhdaria, Tizi-Ouzou, Zemmouri El Bahri, les Issers et au centre-ville de Bouira. La soldatesque locale d’El Qaïda a ciblé dans ces coins-là, des structures étatiques de sécurité. Mais les morts et blessés se comptaient par dizaines dans les rangs des civils et des services de sécurité. Le bilan des victimes s’est élevé, au total, officiellement, à 85 morts et plus de 100 blessés. Douleurs ineffaçables, comme celles dont souffre Algériens depuis plus de 15 ans.

Salim Haddou

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