Le FFS refuse de partir et s’apprête à revenir

Partager

La revendication mise en avant à Tazmalt, où a eu lieu une première manifestation, lundi dernier, est réitérée dans un appel à un meeting populaire prévu, demain, à Souk El Tenine. Ce qui indique suffisamment qu’elle est le fruit d’une réflexion élaborée à l’échelle nationale, sinon fédéral. La Fédération de Bgayet, qui s’est placée à l’avant-garde de la riposte du FFS par rapport à la résolution gouvernementale relative à la dissolution des assemblées locales, entend visiblement porter sa stratégie sur un vecteur de contestation de l’administration locale.Si l’APC de Souk El Tenine a eu quelques démêlés avec la wilaya, au sujet notamment de la gestion des camps de toile, on ne connaît pas d’accroc notable à la relation APC de Tazmalt wilaya de Béjaïa. Ceci pendant que sur un plan général, le FFS a toujours dénoncé l’hypertrophie des pouvoirs de l’administration, à l’occasion de la révision des textes sur la distribution des logements sociaux ainsi que la création d’une agence foncière unique, mise sous la coupe du wali. En braquant la contestation sur le wali et les chefs de daïra, le parti d’Aït Ahmed anticipe déjà sur la déception de la population par rapport à la gestion de certains élus locaux. Un état de fait qui exprime les prémices d’une stratégie de campagne électorale. La revendication est libellée dans une formule simple et intelligible pour le plus grand nombre, exactement comme pour un mot d’ordre de campagne.“Nous avons les mains liées”, ne cessent-on de dire du côté du parti d’Aït Ahmed pour expliquer l’incurie de certaines municipalités. Car il n’est pas exclu que le parti se représente de nouveau à sa propre succession à la gouvernance locale pour ne pas permettre que les municipalités échouent entre de mauvaises mains, c’est-à-dire la “maffia locale”, pour reprendre un vocable cher au FFS et qui est d’ailleurs récemment récupéré par le RCD, l’invité surprise des élections partielles.Tout en refusant l’idée de dissolution des assemblées locales, il ne se prépare néanmoins pas à entrer en lice lors des partielles. Cette stratégie de deux fers au feu a déjà engrangé de précieux succès aux yeux du FFS. Elle a amené le gouvernement à opérer un “coup de force juridique” après avoir échoué dans son appel au retrait volontaire des élus, éventualité qui aurait rendu inutile un quelconque raccommodage des codes communaux et de wilaya. Soit du grain à moudre pour un Aït Ahmed, qui ne tardera pas à sillonner les cénacles diplomatiques pour illustrer la nature totalitaire et inconséquente du pouvoir en place qui n’hésite pas à violer les lois qu’il a promulguées lui-même.Par ailleurs, le mouvement des archs, qui a négocié et obtenu la “révocation des indus-élus” n’entend nullement s’arrêter en si bon chemin. Dans son premier communiqué, la CADC revendique ainsi que des audits soient effectués sur la gestion des municipalités ayant échu au FFS à l’occasion du scrutin du 10 octobre 2002 et que des poursuites soient éventuellement engagées. Après être pratiquement parvenu à faire payer aux indus élus leurs “forfaiture”, les archs les menacent désormais des foudres de l’IGF et autre Cour des comptes. La menace n’est pas à négliger, d’autant que le mouvement des archs s’affiche de plus en plus comme un avant-poste de la communication gouvernementale.De quoi renforcer encore plus les partisans d’une entrée en lice du FFS pour une succession à lui-même. Car au moment des comptes, il vaut mieux pour les suspects être présents qu’absents.

M. Bessa

Partager