2008, une année aux allures de transition

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En fait, quand bien même, à tort ou à raison les voix officielles se veulent rassurantes quant aux retombées immédiates de la crise économique mondiale sur les perspectives de développement national, ces mêmes voix sont en revanche unanimes pour reconnaître l’avènement de sombres horizons pour le pays si la crise venait à perdurer au-delà de quelques petites années, 5 à 6 ans tout au plus.

Or, les experts et économistes internationaux s’accordent quant à eux à prévoir la durabilité de la situation de récession de la quasi- totalité des pays occidentaux, bien au-delà de ce laps de temps.

Du coup, c’est l’année 2009 qui s’annonce grosse de périls pour Algérie, d’autant plus que l’on semble bien loin de pouvoir, voire vouloir y remédier. C’est, du moins, un objet d’angoisse pour le commun des citoyens pour qui, pareille crise nécessiterait une stricte observance du principe de précaution dans la gestion des finances publiques.

Or, l’année qui s’annonce sera celle non pas seulement du maintien et de la poursuite du processus de réformes du programme présidentiel, mais aussi d’un supplément de dépenses publiques, tel qu’annoncé par le Premier ministre Ouyahia, un plan quinquennal de 50 millions de dollars, en l’occurrence. Du coup, les observateurs se demandent à quoi tient cette confiance que nourrissent nos responsables dans les perspectives de l’économie nationale en plein contexte de crise mondiale Pour l’heure, seul en tout cas Chakib Khelil semble avoir fourni un semblant de réponse à cette interrogation, ayant déclaré à l’occasion de la réunion de l’Opep à Oran notamment, que grâce à la décision de l’Organisation de réduire sa production le prix du baril augmenterait dans le court terme aux alentours de 70 à 80 dollars.

L’année qui s’annonce nous dira bien vite si le ministre de l’Energie a vu juste ou pas. Aux plans politique et social, l’année 2008 s’est avérée celle du pugilat entre pouvoirs publics et syndicats autonomes. Une année qui a posé avec acuité la problématique du pluralisme syndical dénié par les pouvoirs publics et revendiqué avec détermination par les organisations syndicales. L’enjeu promet d’être reconduit en 2009, non sans être “ réactualisé’ par des perspectives sociales aux allures des plus incertaines, la crise économique aidant.

Politiquement, l’année qui s’achève a été incontestablement celle des préparatifs d’une échéance présidentielle des plus singulières. Une année qui a consacré la révision constitutionnelle instituant désormais la fin de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce qui a soulevé les vives réserves d’une opposition politique suspectant quelque “intronisation” annoncée du chef de l’Etat pour un troisième mandat. Dès lors, tout l’intérêt du début de l’année 2009 résidera dans la question de savoir si, eu égard à ce contexte de suspiscion, Bouteflika, au cas où il se représenterait, aura en face des adversaires suffisamment crédibles pour rehausser les joutes d’avril prochain au rang d’une élection la moins contestable possible. L’année 2008 aura enfin été celle du terrorisme kamikaze ayant endeuillé des dizaines de familles mais aussi ayant suscité la détermination des forces de sécurité à redoubler de vigilance et de lutte. A telle enseigne que l’on se félicite que l’année dans ses derniers mois a été celle de l’accalmie sur le front sécuritaire, le territoire n’ayant pas subi d’attentats terroristes majeurs.

Vivement que l’année 2009 vienne à le confirmer définitivement!

H. O.

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