Durant l’année 2008, la Kabylie a suscité un vif débat aux proportions internationales autour d’une prétendue évangélisation dans la région. Les partis politiques, les organisations islamiques à l’instar du Haut Comité islamique, le ministère des Affaires religieuses par le biais de son premier responsable Ghlamallah, qui a dépêché le » célèbre » mufti, cheikh El Qaradaoui, lequel s’est autoproclamé donneur de leçons et s’est fait connaître grâce à ses fetwas frôlant le » ridicule » afin de conseiller, sensibiliser les jeunes de la région pour ne pas verser dans le christianisme ! Des personnes ont été accusées de prosélytisme, d’autres condamnées pour pratique d’un culte autre que l’islam.
Cette minorité infime a été victime de toutes sortes d’injustices et accusée de tous les maux, comme si la marginalisation de la région ne suffisait pas, il fallait en remettre une couche et la question demeurait toujours entière, a-t-on peur de cette minorité et surtout pourquoi cet acharnement sur cette région ? A-t-on voulu détourner l’attention des vrais problèmes qui gangrenaient la région, le chômage, l’oisiveté des jeunes ainsi que les manifestations des jeunes marginalisés ? La Kabylie a subi un vrai lynchage médiatique en 2008 concernant cette évangélisation, même si certains discours officiels argumentaient que la région n’est pas plus évangéliste que d’autres. Ainsi, des muftis et des prédicateurs ont été envoyé dans la région sous le fallacieux prétexte que la Kabylie enregistre un manque en la matière et la région a frôlé de nouvelles » Croisades » de l’absurdé. Des statistiques sont données pour minimiser le nombre de convertis. Des muftis ont tiré à boulets rouges sur la région et l’ont même accusé d’être une région d’accueil pour les évangélistes et les chrétiens. Ainsi et depuis le reportage diffusé par une célèbre chaîne franco-allemande, les langues se sont délices et surtout un engouement sans précèdent s’est manifesté chez certains et ce au lieu de s’inquiéter des vraies menaces qui présent sur la région. Des contradictions sont signalées avec les discours officiel qui prônait la libre pratique du culte et les condamnations enregistrées ici et là. Même s’il suffisait simplement de se rendre en Kabylie pour constater que l’islam se porte bien. La communauté est estimée à quelques milliers en Algérie. Selon le pasteur et président du conseil de l’église protestante d’Algérie Mustapha Krim, » cet acharnement sur la Kabylie obéit à un calcul politicien pour faire diversion.” L’année 2008 en Kabylie s’est résumée à une focalisation sur une polémique qui n’existait que pour détourner les regards des vrais problèmes auxquels fait face la population laissant la région dans un vide culturel, social et économique.
Une année à mettre aux oubliettes.
H. M.