2008, l’année de la révision du dispositif sécuritaire en Kabylie

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Le redéploiement, perceptible et efficace, des forces de l’ANP dans la région a été conjugué à un renforcement des efféctifs militaires. Sur le terrain, cela s’est traduit par”l’accueil” de nouveaux bataillons dans les régions réputées sensibles et l’instauration d’une multitude de points de contrôle.

Même s’il est un peu osé, voire imprudent, d’avancer, avec exactitude, le chiffre réel des soldats et autres officiers appelés en renfort en Kabylie en 2008, des sources concordantes ont néanmoins estimé leur nombre à plusieurs milliers.

Pour appuyer leur estimations (faites, il est vrai, en dehors de tout cachet officiel), nos sources affirment que sans ces nouvelles recrues, l’ANP n’aurait pas enclenché une trentaine de vastes ratissages rien que dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

En plus clair, la wilaya a connu, en moyenne, un ratissage tous les dix ou quinze jours.

Avec les énormes efforts fournis par la police, et plus particulièrement la BMPJ, en milieu urbain, la lutte antiterroriste a été à la fois efficace et très organisée.

Selon nos sources, les efforts conjugués de la police et de l’armée ont permis d’abattre 28 terroristes en 10 mois, ce qui représente un terroriste éliminé tous les…10 jours

L’année 2008 a été entamée sur les chapeaux de roues par l’institution militaire. Le 5 janvier, c’est le chef de la 1ére région militaire en personne qui se déplace à Tizi-Ouzou pour mettre sur pied les nouvelles dispositions sécuritaires et coordonner ses mécanismes.

Cette visite a coïncidé, l’on se souvient, avec l’opération de recherche déclenchée dans la région de Aïn El Hammam où un important groupe terroriste venait d’être signalé et encerclé.

Des ratissages en continue

Le cycle infernal des opérations militaires allait se poursuivre moins de deux mois après, soit le 2 mars 2008, où un impressionnant arsenal militaire fut déployé dans la vaste forêt d’Adekkar, Beni Ksila et Yakourène, sur la limite territoriale des deux wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaia. C’était la première fois que l’opinion publique apprenait la présence de terroristes libyens, tunisiens et mauritaniens dans les rangs de l’ex-GSPC. Le 8 juin 2008, un violent accrochage entre une patrouille militaire et un groupe terroriste, donne naissance à une impréssionnante opération de bouclage et de pilonnage qui allait se poursuivre durant près d’un mois. Le 29 juin, et dans le cadre de la même opération, les unités de l’ANP ont élargi leur champ d’activité jusqu’à Larbâa Nath Irathen et Boubhir vers l’est, et au col de Chellata vers le sud. Au mois d’août, la population de Tizi-Ouzou assistait, sans trop comprendre, à un important déplacement militaire vers la région. Des files interminables de véhicules et engins militaires, bondés de soldats, ont été aperçues prendre la direction des quatre coins de la wilaya. Le renforcement du dispositif militaire, tel que décidé par l’ANP au tout début de l’année, venait de se concrétiser difinitivement. Un renforcement qui se voit appuyé et prôné par le général de corps d’armée lui-même, Gaïd Salah en l’occurrence, qui rend visite à Tizi-Ouzou le mercredi17 septembre pour examiner de près la situation sécuritaire et procéder aux dernières révisions du dispositif militaire déjà en place. Notons enfin, que la présente chronologie des opérations militaires à Tizi-Ouzou n’a pas tenu compte des ratissages et autres pilonnages et bombardements des deux massifs forestiers de Sidi Ali Bounab et Mizrana. Ces derniers étant soumis à une pression militaire constante et sans relâche durant toute l’année. Les exploits des unités, d’élite de la BMPJ, spécialisées dans la lutte antiterroriste et anti criminalité sont également à mettre en valeur. Les policiers de Tizi-Ouzou ont été d’un apport décisif dans l’affaiblissement des derniers remparts terroristes dans la wilaya.

Ahmed.B.

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