Dans la région de Sidi Naâmane, il y a un “triangle maudit” composé de trois villages qui sont Litana-Zeboudj-Kara et Draâ-khelifa, poursuivis durant toute l’année par une pénurie d’eau potable ! En effet, aussi loin que remontent les souvenirs de ces villageois, cette source de vie est au centre des préoccupations quotidiennes!
Si on interroge les plus vieux habitants sur l’histoire de cette pénurie, ceux ci avancent l’explication par le relief d’implantation de ces villages construits sur les pentes des monts d’Ahaham, les puits creusés aux siècles passés, ne bénéficiant pas de sources souterraines importantes et encore moins des eaux de la nappe inexistantes, ces puits donc voient leurs niveaux baisser rapidement et taris une fois la saison sèche arrivée.
Pourtant, la nature a pourvu la région d’un Oued, le Sebaou, qui traverse tout le territoire de la commune de Sidi-Naâmane en contrebas.
La nappe de cet oued alimentait toute la région de Tizi-Ouzou, Boukhalfa et Draâ Ben Khedda au sud, mais le lit de cet oued, qui connaît actuellement le plus grand désastre économique et écologique de la wilaya est en train de perdre en volume et en profondeur toute la nappe, qui l’enfonce de plus en plus de quarante mètres, les engins des pilleurs de sable, emportent nuit et jour ce précieux sable qui retenait l’eau et alimentait la nappe en dessous.
Il existe bien un réseau d’acheminement, de l’eau potable juqu’à Tigzirt qui traverse ces villages, de même qu’un château-d’eau a été construit mais les engins des marchands de sable détruisent deux à trois fois par année, les canalisations posées “à fleur d’eau”, quand ce n’est pas les moteurs qui tombent en panne subitement. Et il faut des semaines entières souvent en plein hiver, pour que les réparations se fassent ! D’où la situation surréaliste de la soif des hommes et des bêtes sous les déluges de l’hiver !
B. A.
